Neurologie

Sclérose en plaques : un traitement par cellules souches prometteuse

Une thérapie à base de cellules souches a permis de stabiliser l’évolution de la sclérose en plaques (ou SEP).

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  • 29 Novembre 2023
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    "Si les traitements actuels permettent de réduire les poussées et améliorent la qualité de vie des patients, ils ont le plus souvent une efficacité insuffisante pour empêcher la progression du handicap à moyen terme", indique l’Inserm.

    Un traitement par cellules souches pour traiter la sclérose en plaques (SEP) a donné des résultats prometteurs lors d'un essai clinique de faisabilité. L'essai a inclus 15 patients atteints de sclérose en plaques dans sa forme progressive secondaire, âgés de 38 à 57 ans, avec des niveaux élevés d'invalidité.

    Un traitement contre la sclérose en plaques bien toléré

    Des cellules souches neurales ont été injectées directement dans le cerveau des malades et, au cours des 12 mois suivants, ces derniers ont fait l'objet d'une observation minutieuse afin de déceler tout effet secondaire et tout changement dans leurs symptômes. Ils ont également dû prendre des médicaments pour supprimer leur système immunitaire pendant la moitié de la période de suivi. 

    L'année suivante a révélé que le traitement était sûr et bien toléré : il n'y a pas eu de décès ni d'effets indésirables graves, et lorsque des effets secondaires se sont produits, ils étaient soit temporaires, soit réversibles. Le principal résultat de cette expérience est qu'aucun des patients n'a présenté une augmentation de son handicap ou une aggravation de ses symptômes.

    Traitement contre la sclérose en plaques : le métabolisme du cerveau impacté

    L'équipe a également surveillé les changements dans le métabolisme du cerveau - c'est-à-dire la façon dont il produit de l'énergie - au cours des 12 mois, car des recherches antérieures avaient montré que sa modification pouvait reprogrammer les cellules immunitaires qui attaquent le système nerveux central dans le cas de la SEP. Ils ont trouvé des signes indiquant que le traitement par cellules souches avait affecté le métabolisme et pouvait donc avoir un effet anti-inflammatoire. Plus la dose de cellules souches était élevée, plus les niveaux d'acides gras, qui sont des molécules clés dans le métabolisme du cerveau, augmentaient. 

    La question de savoir si ce résultat est uniquement dû aux cellules souches neurales doit être confirmée par d'autres essais, mais les chercheurs estiment que oui. "Je suis prudent mais très enthousiaste quant à nos résultats, qui constituent une étape vers le développement d'une thérapie cellulaire pour le traitement de la sclérose en plaques", a déclaré Stefano Pluchino, qui a codirigé l'étude, dans un communiqué de presse. "Nous reconnaissons toutefois que notre étude a des limites. Il s'agissait d'une petite recherche et il est possible que les médicaments immunosuppresseurs aient eu des effets confondants", conclut-il.

     

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