Toussaint
Deuil : comment nos souvenirs peuvent apaiser le chagrin ?
À la Toussaint, les souvenirs de nos proches disparus peuvent ressurgir. Loin d’être figés, ils évoluent, nous réconfortent et nourrissent notre lien aux disparus, rappelle l’Observatoire B2V des Mémoires.
														- Par Stanislas Deve
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- DGLimages / istock
 
A l’occasion de la Toussaint, moment de recueillement et de mémoire, L’Observatoire B2V des Mémoires revient sur nos souvenirs et nous rappelle combien ils sont essentiels pour traverser l’épreuve du deuil. "Le souvenir d’un être cher, loin d’être une photographie figée, est une construction unique et malléable, façonnée par les expériences, les émotions et les liens que chacun a partagés avec lui", écrit l’institut consacré à la mémoire.
Un souvenir, mille versions
Ainsi, une même journée de vacances en famille peut être perçue différemment par chacun. L’Observatoire B2V explique que "chaque mémoire puise dans des indices de lieu, d’émotions, de perceptions et construit une version unique du souvenir". Le sommeil, les conversations avec nos proches, ou encore notre état émotionnel influencent cette mémoire, qui devient un socle important lors du deuil.
L’image d’un être cher disparu peut rester gravée longtemps, mais elle est aussi susceptible de changer, en étant altérée par les derniers souvenirs, comme ceux d’une longue maladie. Pour préserver l’image qu’ils avaient de leur proche, beaucoup conservent une photographie, un geste qui devient un "rituel" : "À travers ces images, la mémoire se réactive, renforce les détails et ranime un lien intime avec le passé." Le recueillement est aussi l’occasion de raviver les souvenirs heureux, note l’Observatoire B2V des Mémoires. Avec le temps, ces souvenirs deviennent souvent "plus positifs avec l’âge". Il n’est pas rare qu’une personne âgée évoque des moments joyeux après une visite au cimetière, avec une volonté de "transmettre aux jeunes générations". "Cette mémoire positive participe peu à peu à prendre le pas sur la tristesse de la perte." Dans les premières semaines suivant un décès, certains vivent des phénomènes surprenants : entendre la voix du défunt, sentir sa présence, ou encore voir des signes, des symboles. Ces expériences, que vivent près de 70 % des endeuillés, "ne sont pas pathologiques", mais peuvent au contraire apporter du "réconfort" et aider à un "détachement progressif". Mais si elles deviennent envahissantes, l’aide d’un professionnel peut s’avérer précieuse. Enfin, le soutien des proches est crucial dans cette phase. Auprès de L'Observatoire, Dr Catherine Thomas-Antérion, neurologue, rappelle que "7 à 8 fois sur 10, un événement stressant est souvent 'métabolisé' grâce à l’aide des proches et des professionnels". Partager ses émotions, se sentir écouté, participer à des rituels, sont des éléments cruciaux pour se reconstruire. Elle conclut : "Les crises peuvent effectivement déstabiliser et isoler, mais elles peuvent aussi offrir des occasions de rapprochement, de soutien et de transformation personnelle."L’importance du soutien dans le deuil

                                        
                                    
																  
                                       
																  
                                       
																  
                                       
																  
                                       
																  
                                       
																  
                                       
																  
                                       
																  
                                       
																  
                                       
																  
                                       





										
																		
										
																		
										
																		
																
								    									
						 									
																
								    									
																
								    									

