Robot
Chirurgie des cordes vocales : retrouver une voix normale grâce à l’impression 3D
Des chercheurs canadiens ont mis au point un robot-imprimante 3D miniature capable de déposer avec précision des gels cicatrisants sur les cordes vocales. Une avancée pour prévenir les problèmes de voix après une chirurgie.
														- Par Stanislas Deve
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- Pratchaya / istock
 
Parler, chanter, murmurer… Ces gestes quotidiens peuvent devenir impossibles après une chirurgie des cordes vocales et la cicatrisation difficile qui s’ensuit. Pour prévenir ce risque, des chercheurs de l’Université McGill, au Canada, ont mis au point une technologie inédite : une imprimante 3D miniature, aussi fine qu’un spaghetti, capable de déposer précisément des hydrogels cicatrisants directement sur les cordes vocales pendant l’opération. Cette prouesse, détaillée dans la revue scientifique Device, pourrait changer la donne pour des milliers de patients souffrant de troubles de la voix.
Prévenir les complications de la chirurgie des cordes vocales
Entre 3 % et 9 % de la population développera un trouble de la voix au cours de sa vie, souvent à la suite de la formation de kystes, polypes ou cancers sur les cordes vocales. Ces anomalies sont le plus souvent traitées chirurgicalement, mais la cicatrisation entraîne fréquemment une fibrose. Cette rigidification des tissus rend la parole difficile, voire douloureuse.
Pour limiter ce risque, les chirurgiens injectent des hydrogels, qui favorisent une cicatrisation souple. Mais injecter précisément ces gels dans la gorge est un vrai défi technique. C’est ici qu’intervient le robot conçu par l’équipe de Swen Groen, premier auteur de l’étude : "Notre dispositif est conçu pour allier précision, qualité d'impression et facilité d'utilisation pour les chirurgiens", explique-t-il dans un communiqué.
Un robot de 2,7 mm inspiré d’une trompe d’éléphant
La tête d'impression du robot ne mesure que 2,7 millimètres, un record mondial dans le domaine. Inspirée de la trompe de l'éléphant, elle est reliée par des câbles à un module de contrôle monté sur un microscope chirurgical. Pilotée en temps réel, l’imprimante dépose des lignes d’hydrogel à base d’acide hyaluronique avec une précision de 1,2 mm, dans un espace de 20 mm. Elle a réussi à "dessiner" des formes complexes comme des spirales ou des cœurs, et à reconstituer fidèlement la géométrie de modèles de cordes vocales simulant des lésions.
"Ce qui rend ce dispositif si impressionnant, c’est qu’il se comporte de manière prévisible, alors qu’il fonctionne comme un tuyau d’arrosage – et on sait combien cela peut être imprévisible", s’amuse Audrey Sedal, co-autrice de l’étude. L'équipe travaille maintenant à rendre le dispositif partiellement autonome et à tester les hydrogels sur des animaux. L'objectif, à terme, lancer des essais cliniques chez l’humain.
                                        
                                    
																  
                                       
																  
                                       
																  
                                       
																  
                                       
																  
                                       
																  
                                       
																  
                                       
																  
                                       
																  
                                       
																  
                                       





										
																		
										
																		
										
																		
																
								    									
						 									
																
								    									
																
								    									

