Dépendance

Addiction aux jeux d’argent : C’était plus fort que moi, confie le rugbyman Jérôme Bosviel

Dans une récente interview, le joueur de l’US Montauban avoue avoir "caché" à ses proches qu’il était accro aux jeux d’argent, au point de s’être servi dans une caisse commune créée par son équipe.

  • Daxipedia/Wikipedia CC BY-SA 4.0
  • 16 Octobre 2025
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    Tirage, grattage, casinos, paris sportifs, machines à sous, poker, paris hippiques… De nombreux Français se livrent aux jeux de hasard et d’argent. Si pour la grande majorité des joueurs, leur pratique reste contrôlée et récréative, c’est-à-dire que la personne accepte de perdre l’argent misé et ne rejoue pas pour compenser ses pertes, pour d’autres, celle-ci est modérée ou excessive, avec des impacts sur leur santé, vie sociale et situation financière. Dans ce cas, on parle d’addiction. C’est ce dont a souffert le rugbyman Jérôme Bosviel âgé de 35 ans. Lors d’un entretien accordé à La Dépêche du Midi et Midi Olympique, il revient sur ce trouble.

    Addiction aux jeux d’argent : "Je l’ai caché à tous mes proches. J’avais un sentiment de honte"

    "Je suis tombé dans les jeux, le poker et le PMU. Je l’ai caché à tous mes proches. J’avais un sentiment de honte. Je suis l’aîné de la fratrie, je suis père de famille, je ne voulais pas en parler… Quand je venais au rugby, je ne pensais pas à ça. Mais une fois en dehors, je m’enfermais là-dedans", a-t-il confié avant d’ajouter que l’addiction l’a poussé emprunter de l’argent de l’amicale des joueurs de son club. Dans le détail, une caisse avait été ouverte pour "financer des moments de convivialité". Le sportif de l’US Montauban, sacré meilleur joueur de la deuxième division durant la dernière Nuit du rugby, était en possession de la carte bancaire du compte et s’en servait pour assouvir ses envies. "Je savais que ce n’était pas bien mais c’était plus fort que moi, avec toujours cette idée de rembourser ce que je prenais. (…) Je notais tout ce que je prenais sur un carnet pour ensuite pouvoir renflouer le compte."

    Rongé par les remords, le joueur a, par la suite, tout avoué à ses coéquipiers. "Le lundi de la reprise, il y a eu une réunion avec tout le groupe. Je leur ai avoué pour la première fois ce que j’avais fait. Sur le moment, ça met forcément un coup, mais c’était nécessaire. Certains m’en ont voulu et m’en veulent encore. Je suis conscient que je les ai déçus", a-t-il expliqué en indiquant "j’ai remboursé plus que les sommes empruntées." Le numéro 10 de l’US Montauban veut désormais laisser cette histoire derrière lui. "Maintenant, je n’aspire qu’à une seule chose : jouer au rugby."

    Une prise en charge pluridisciplinaire en cas d’addiction

    Pour rappel, en cas d’addiction aux jeux d’argent, les patients doivent être accompagnés, car la dépendance rend le sevrage souvent difficile. La prise en charge de ce trouble débute d’abord sur un entretien avec un professionnel en addictologie pour évaluer sa dépendance, ses motivations à arrêter et établir un protocole d’arrêt adapté à son propre cas, selon l’Assurance Maladie. Ensuite, elle repose généralement sur l’association d’un traitement médicamenteux, d’un suivi psychologique individuel (une psychothérapie de soutien, de la psychodynamique) et collectif (la thérapie cognitivo-comportementale (TCC)) et d’un accompagnement social.

     

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