Pneumologie
Brume de sable : comment limiter l’exposition à la pollution atmosphérique ?
L’Anses donne des pistes pour réduire les niveaux de particules en cas de brumes de sable, qui risquent d’être plus fréquentes et intenses avec le dérèglement climatique, et ainsi de préserver sa santé respiratoire.

- Par Geneviève Andrianaly
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- NYC Stock Photos/iStock
Le ciel devient jaune-orangé. C’est ce qui se produit en cas de brume de sable. Ce phénomène naturel, causant également des dépôts visibles au sol, peut survenir en France hexagonale ou aux Caraïbes en raison de tempêtes de sable sahariennes. "Avec le dérèglement climatique, la saison des brumes de sable tend à s’allonger. Leur fréquence et leur intensité, y compris en hiver, augmentent", signale l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses).
Brume de sable : quel impact sur la santé ?
Problème : les brumes de sable se traduisent par une pollution de l’air, plus précisément elles augmentent les concentrations en particules dans l’air ambiant. "Sur la base, même limitée, de données disponibles, nous avons pu mettre en avant des effets sur la santé humaine des brumes de sable : hausse de la mortalité non-accidentelle et augmentation des passages aux urgences, des hospitalisations et de la mortalité pour cause respiratoire ou cardiovasculaire. Ces effets sont également observés lors des épisodes de pollution en particules classiques", a déclaré Claire Dulong, qui a coordonné l’expertise scientifique sur le sujet.
Réduire "les émissions dues aux activités humaines" en cas de brume de sable
Afin de limiter les dégâts sur la santé, notamment respiratoire, l’Anses souligne l’importance de réduire la concentration en particules pour y être moins exposé lors de la survenue des brumes de sable. Pour cela, il faut "anticiper." L’autorité sanitaire recommande d’agir sur les sources locales de pollution, "c’est-à-dire sur les émissions dues aux activités humaines", par exemple en limitant le trafic routier et en diminuant les émissions industrielles. "Sans ces actions, les particules issues des brumes de sable s’ajoutent à la pollution anthropique déjà présente et peuvent conduire à un dépassement des seuils de qualité de l’air fixés pour protéger la santé humaine."
"Peu de données sont disponibles sur les conséquences des brumes de sable pour l’environnement"
Côté environnement, les brumes de sable peuvent être bénéfiques, en apportant du phosphore et/ou du fer dans les eaux par exemple, ou, au contraire néfastes, en contaminant par des éléments métalliques ou en introduisant des agents pathogènes. "Par exemple, les brumes de sable seraient l’un des facteurs de prolifération des algues sargasses. Les dépôts de brumes de sable peuvent également être associés à une accélération de la fonte de la neige et de la glace. Toutefois, à ce jour, peu de données sont disponibles sur les conséquences des brumes de sable pour la faune, la flore et l’environnement."