Onco-digestif

Tumeurs neuroendocrines gastro-intestinales métastatique : tout pousse vers la radiothérapie interne vectorisée !

Chez des patients avec une tumeur neuroendocrine pancréatique ou intestinal métastatique, dès la ligne suivant un traitement par analogues de la somatostatine, la radiothérapie interne vectorisée permet d’améliorer la survie sans progression comparé à un traitement de chimiothérapie ou de thérapie ciblé.

 

  • Istock/Rasi Bhadramani
  • 30 Mars 2022
  • A A

    L’incidence des tumeurs neuroendocrines (TNE) ne cesse d’augmenter. Le traitement des formes métastatiques repose sur des séquences d’analogues de la somatostatine, de chimiothérapie, de thérapies ciblées et à présent de radiothérapie interne vectorisé (RIV). Il n’y a cependant que très peu de données sur l’ordre d’utilisation de ces traitements. Ces décisions sont actuellement prises en RCP sur des accords d’experts sans base scientifique de bonne qualité.

    Dans cette cohorte rétrospective italienne publiée dans le JAMA Network Open, le Dr Pusceddu et Al montrent une amélioration importante de la survie sans progression en utilisant la RIV après les analogues de la somatostatine dans les TNE pancréatiques et intestinales par rapport à la chimiothérapie et aux thérapies ciblées.

    Un bénéfice majeur en survie sans progression

    Cette étude inclut 508 patients avec une TNE pancréatique ou intestinale bien différenciée, localement avancée ou métastatique, de grade 1 à 3, ayant progressé sous analogues de la somatostatine, traités par RIV ou par chimiothérapie et thérapie ciblée.

    La médiane de survie sans progression est significativement améliorée dans le groupe RIV par rapport au groupe chimiothérapie et thérapie ciblée (2,5 ans vs 0,7 an, HR = 0,35, IC 95% = [0,28-0,44], p < 0,01). Il n’y a pas de différence en survie globale (12 ans vs 11,6 ans, HR = 0,81, IC 95% = [0,62-1,06], p = 0,11). Les résultats sont similaires dans la cohorte appariée.

    Un bénéfice à confirmer pour les TNE plus agressives

    Le bénéfice est maintenu que les tumeurs soient sécrétantes ou non, de grade 1 ou 2, et qu’elles soient pancréatiques ou intestinales.

    Le bénéfice n’est par contre pas retrouvé pour les TNE de grade 3 (HR = 0,31, IC 95% = [0,12-1,37], p = 0,13) et les TNE ayant un ki67 supérieur à 10% (HR = 0,73, IC 95% = [0,29-1,43], p = 0,31).

    Vers un standard reconnu ?

    Ces résultats confortent l’efficacité et le bénéfice observés dans les essais cliniques antérieurs de la RIV. Ces données, associées à une tolérance favorable et l’absence de traitement de maintenance nécessaires, poussent à son utilisation de manière précoce, dès la progression sous analogues pour les patients avec un ki67 inférieur à 10%.

    Pour les patients avec des tumeurs de grade 3 ou des ki67 supérieurs à 10%, d’autres données seront nécessaires, ces patients ne représentant respectivement que 2,9% et 15,4% de la population totale de l’étude. Pour rappel, actuellement en France, l’AMM n’existe que pour les TNE intestinales

    Pour pouvoir accéder à cette page, vous devez vous connecter.