Onco-dermatologie

L’incidence des cancers cutanés est toujours à la hausse

Conséquence directe de l’exposition solaire, les cancers cutanés, mélanomes et carcinomes, ont connu une hausse très importante de leur incidence depuis les années 1950 chez les personnes à peau « blanche ».  Cette tendance devrait se poursuivre encore une bonne dizaine d’années avant de connaitre une baisse.

  • Istock/phongphan5922
  • 28 Jan 2022
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    L’incidence et la mortalité liée aux mélanomes et aux carcinomes cutanés n’a cessé de croitre depuis la deuxième moitié du siècle dernier chez les sujets à peau « blanche », selon l’analyse de registre de différents pays, rapportée dans le European Journal of Cancer.   

    Au Danemark, en Nouvelle-Zélande et aux Etats-Unis

    Au Danemark, l’incidence des mélanomes est ainsi passée de 1,1/100 000 en 1943 à 46,5/100 00 en 2016 chez les hommes et de 1/100 000 à 48,5/100 000 chez les femmes. La mortalité liée aux mélanomes a connu parallèlement une hausse importante. Selon les projections effectuées par les auteurs de cette étude, l’incidence du mélanome devrait connaitre un pic entre 2027 et 2031 chez les hommes puis rester en plateau, tandis qu’elle devrait continuer de croître chez les femmes.

    Une cinétique similaire est rapportée en Nouvelle-Zélande, avec une incidence du mélanome qui a crû de 2,8 à 81/100 000 chez les hommes et de 3,8 à 54,7/100 000 chez les femmes entre 1948 et 2016. Ces taux devraient baisser entre 2032 et 2036, à 60,4/100 000 chez les hommes et 42,7 chez les femmes. La mortalité a, elle, été multipliée par un facteur 6 entre 1950 et 2016.

    Aux Etats-Unis également, l’incidence des mélanomes s’est fortement accrue au fil des années, passant entre 1975 et 2016 de 11,3 à 54,7/100 000 chez les hommes et de 9,5 à 32,5/100000 chez les femmes. Cette augmentation devrait se poursuivre dans les 10 à 15 prochaines années, pour atteindre respectivement 59,1 et 36,6/100 000 respectivement.

    Dans ces trois pays, la mortalité liée aux mélanomes a globalement connu une hausse de 3 à 4% par an.

    L’incidence des carcinomes cutanés a augmenté de façon encore plus marquée, de 2 à 6% par an, selon l’analyse des données issues de registres et écossais.

    Un impact décalé dans le temps des mesures préventives

    Cette évolution à la hausse des cancers cutanés est à mettre au compte des changements d’habitude en matière d’exposition solaire devenue populaire au milieu du siècle dernier.  La prise de conscience des méfaits de cette exposition solaire quelques décennies plus tard a conduit à mettre en place des campagnes de prévention, avec des mesures individuelles (vêtements protecteurs notamment) et collectives (telles qu’auvents et parasols dans les lieux publics et les écoles).

    Mais compte tenu du long temps de latence entre l’exposition et la survenue des cancers cutanés, la baisse de leur incidence ne peut être attendue avant de longues années. Et entretemps, ces cancers, en particulier le mélanome, pourrait devenir l’un des cancers les plus fréquents dans la population à peau « blanche ».  

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    JDF