Rhumatologie

Spondylarthrite ankylosante : fréquence identique de la maladie dans les 2 sexes

L'incidence de la spondylarthrite ankylosante serait la même chez les hommes et les femmes. Ces résultats sont tirés d’une étude récente sur les soldats et les vétérans en activité de l'armée américaine.

  • Leonid Eremeychuk/istock
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  • 09 Oct 2021
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    Les taux d'incidence comparatifs de la spondylarthrite ankylosante chez les hommes et les femmes étaient encore mal connus. Même si des études anciennes étaient en faveur d’un rapport d'incidence de 3 à 1 entre les hommes et les femmes (Olmsted study), le sex-ratio s’est progressivement rééquilibré au fil des études récentes utilisant les moyens diagnostiques modernes.

    Ainsi, et contrairement à ces études antérieures, une analyse d’une base de donnée sur les vétérans de l'armée américaine révèle que l'incidence de la spondylarthrite ankylosante serait bien la même chez les hommes et les femmes. L’étude est publiée dans Arthritis Care & Research.

    Incidence non-différente entre les sexes

    Un total de 438 personnes, soit 0,06% de la population étudiée ont reçu un diagnostic de spondylarthrite ankylosante au cours de la période d'étude (2014-2017), soit une incidence de 27,22 pour 100 000 personnes-années.

    L'incidence de la spondylarthrite ankylosante serait de 26,53 pour 100 000 années-personnes chez les hommes et de 31,36 pour 100 000 années-personnes chez les femmes (IRR = 1,16 ; IC à 95%, 0,91-1,49 ; différence non-significative).

    Contrairement aux études antérieures, l'incidence de la spondylarthrite ankylosante est donc identique chez les hommes et les femmes, y compris en analyse multivariée.

    Conformément aux études antérieures, le taux d'incidence de la spondylarthrite ankylosante serait 39% plus élevé dans la population caucasienne que dans la population noire (aOR = 1,39, IC à 95 % : 1,01 - 1,66, p = 0,04).

    Un dépistage systématique

    Pour examiner les différences d'incidence de la SA selon le sexe, Weisman et al. ont analysé le Stanford Military Data Repository, une banque de donnée électronique longitudinale de dossiers administratifs et médicaux sur le personnel de l'armée américaine en service actif.

    En se concentrant sur la période allant de mars 2014 à juin 2017, les chercheurs ont inclus dans leur analyse un total de 728 556 personnes qui ont eu un dépistage des douleurs chroniques du dos selon les guides de pratique clinique en vigueur dans l’armée américaine (dépistage systématique).

    A noter que l'incidence de la spondylarthrite ankylosante chez les femmes âgées de 24 ans ou moins serait même presque deux fois plus élevée que chez les hommes (IRR = 1,93 ; IC à 95 %, 1,13, 3,29). Cette différence s’estompe avec l’augmentation de l’âge.

    Une population plus représentative

    Dans cette population américaine ethniquement plus représentative que les études antérieures, l'incidence de la spondylarthrite ankylosante est similaire dans les deux sexes. Les observations antérieures de prédominance masculine provenaient généralement de populations cliniques moins représentatives de la répartition ethnique des États-Unis et étaient basées sur des outils de constatation de la maladie qui pouvaient avoir conduit au diagnostic à un stade plus avancé de l'évolution de la maladie. Cette population d'étude diffère également des études précédentes dans la mesure où celle-ci a été soumise à des dépistages systématiques réguliers des rachialgies chroniques.

    In fine, le sexe ne semble donc plus être un argument diagnostique lors de l’exploration d’un rhumatisme inflammatoire chez l’adulte jeune.

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    JDF