Cardiologie
Diabète : un inhibiteur du SGLT1/2 améliore tous les types d'insuffisance cardiaque
ACC 2021 : efficacité confirmée d’un inhibiteur du SGLT1/2 dans l’insuffisance cardiaque à fraction d’éjection systolique abaissée et probable effet équivalent en cas d’éjection systolique préservée.
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Une méta-analyse des essais SCORED et SOLOIST-WHF présentée à l'ACC 2021 révèle que la sotagliflozine, un inhibiteur du SGLT1/2, serait efficace pour réduire les événements cardiovasculaires chez les patients diabétiques atteints de toutes les formes d'insuffisance cardiaque. Cet effet bénéfique est en également observé chez les malades ayant une fraction d'éjection préservée Pr Deepak Bhatt, une forme d’insuffisance cardiaque où aucun traitement efficace n’était jusqu’alors disponible.
Les résultats de cette analyse ont été présentés par le Pr Deepak Bhatt, cardiologue au Brigham and Women's Hospital, à Boston, lors la Late-Breaking Clinical Trial IV session du congrès annuel de l'American College of Cardiology (ACC). Le bénéfice sur la réduction de la mortalité cardiovasculaire (-23% versus -11% avec le placebo) n'est observé que sur la population des malades qui sont restés sous traitement tout au long de l'étude.
Une analyse groupée
Sur l'ensemble de la population de 11 784 patients, les chercheurs montrent que la sotagliflozine réduit de manière significative les évènements cardiovasculaires, et ce indépendamment de la fraction d'éjection initiale (HR, 0,72 ; IC à 95%, 0,63-0,82 ; p = 0,000002).
L'équipe de recherche a également évalué une sous-population de patients (n = 4 500) ayant des antécédents d'insuffisance cardiaque avec différents niveaux de fraction d'éjection. Parmi ceux dont la fraction d'éjection était inférieure ou égale 40% à l’inclusion, la réduction du risque liée à la sotagliflozine est de -22% à la fois dans le sous-groupe d'insuffisance cardiaque et dans l'ensemble de la cohorte analysée. Quant à ceux dont la fraction d'éjection était comprise entre 40 et 50%, la réduction du risque est de 43% pour le groupe d'insuffisance cardiaque et de 39% pour l'ensemble de la cohorte.
Enfin, pour les patients souffrant d'insuffisance cardiaque avec une fraction d'éjection préservée (≥50%), la sotagliflozine réduit le risque de 33% dans la cohorte d'insuffisance cardiaque et 30% dans la cohorte globale. Tous les résultats sont statistiquement significatifs.
À propos de SCORED et de SOLOIST-WHF
Les investigateurs de SCORED ont évalué la sotagliflozine chez des patients souffrant à la fois de diabète et d'insuffisance rénale chronique (n = 10 584). Ceux-ci ont été randomisés entre la sotagliflozine et le placebo. Le suivi médian de ces patients a été de 16,0 mois. Comme cela a été rapporté dans The New England Journal of Medicine, la sotagliflozine est associée à une réduction des évènements cardiovasculaires par rapport au placebo (HR, 0,74 ; IC à 95%, 0,63-0,88 ; p = 0,0004).
Dans le cadre de l'étude SOLOIST-WHF, des patients atteints de diabète et dont l'insuffisance cardiaque a été responsable d’une hospitalisation (n = 1 222) ont été randomisés entre placebo et sotagliflozine, avec une durée médiane de suivi de 9,0 mois. Les patients du groupe sotagliflozine ont eu moins d’évènements cardiovasculaires du critère principal par rapport au placebo (HR, 0,67 ; IC à 95%, 0,52-0,85 ; p = 0,0009). Ainsi, le traitement avec l’inhibiteur du SGLT1/2 y est associé à une réduction de 33% des décès cardiovasculaires, des hospitalisations et des visites aux urgences par rapport au placebo.
Une modification des recommandations
Les résultats de deux essais pivots portant sur deux inhibiteurs du SGLT2, la dapagliflozine et l'empagliflozine, et testant leur intérêt chez des patients atteints d'insuffisance cardiaque à fraction d’éjection préservée (HFpEF), sont attendus prochainement.
Le Pr Deepak Bhatt a déclaré lors du congrès : « Je pense qu'il y aura un effet de classe pour les inhibiteurs du SGLT2 et la sotagliflozine (inhibiteur du SGLT2 et 1 ; Ndl) en ce qui concerne la réduction des événements liés à l'insuffisance cardiaque chez les patients atteints d'HFpEF ». Dans ces conditions, il a émis l'hypothèse que les résultats de ces 2 essais seront positifs, ce qui amènera les experts à modifier les recommandations de traitement de l’insuffisance cardiaque et en particulier de ses formes à fraction d’éjection préservée.











