Infectiologie

Covid-19 : forte réduction des hospitalisations en Israël avec la vaccination des personnes âgées

En Israël, pays où la majorité des personnes de plus de 60 ans a reçu au moins une dose de vaccin anti-Covid, les nouvelles infections et les hospitalisations pour Covid-19 ont chuté en quelques semaines seulement dans cette population. Le nouveau variant britannique ne semble pas contrarier cette baisse.

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  • 05 Fév 2021
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    En Israël, pays où la majorité des personnes de plus de 60 ans, ou avec une comorbidité, ont reçu au moins une dose de vaccin anti-Covid Pfizer-BioNTech, les nouvelles infections et les hospitalisations pour Covid-19 (hospitalisations conventionnelles et USI) ont chuté de manière drastique en quelques semaines seulement dans cette population. Un tiers de la population aurait reçu au moins une dose à ce jour et 2 millions 2 doses..

    Les premières données suggèrent que les vaccins fonctionnent presque aussi bien en vie réelle que lors des essais cliniques et également presque aussi bien sur le variant anglais B.1.1.7. Le nouveau variant britannique ne semble donc pas empêcher cette baisse des contaminations et des hospitalisations.

    Des statistiques très encourageantes

    L’analyse israélienne a examiné les statistiques nationales concernant les personnes de 60 ans et plus, ainsi que les personnes souffrant de maladies chroniques, qui ont reçu en premier lieu le vaccin Pfizer-BioNTech en raison de leur risque élevé (au moins une dose).

    En analysant les données recueillies six semaines après le début de la campagne de vaccination, lorsque la majorité des personnes de cet âge avaient été vaccinées, les experts ont constaté que le nombre de nouveaux cas de Covid-19 a chuté de 41% par rapport aux trois semaines précédentes.

    L’analyse de ce groupe des personnes fragiles objective également une baisse de 31% des hospitalisations dues au coronavirus, et une baisse de 24% de ceux qui ont été hospitalisés en USI. C'est ce qu'a annoncé dans un Tweet Eran Segal, biologiste à l'Institut Weizmann des sciences et co-auteur d'une nouvelle étude sur l'impact du vaccin en Israël.


    Un accord gouvernemental sur les données de la vaccination

    Le service de santé en Israël est organisé de manière performante avec plusieurs assurances privées qui se partagent le marché de l’assurance maladie. Dans ce contexte, le gouvernement Israélien et ces assurances ont conclu un accord permettant à Pfizer d’analyser les données de vaccination en échange d’une priorité sur les approvisionnements en vaccin.

    Avec une population de près de 9 millions d’habitants et la majorité désormais des personnes âgées ou malades à avoir reçu au moins une dose du vaccin PfizerBioNTech, cela constitue à ce jour l’expérimentation la plus large de la mesure de l’impact de vaccination en vie réelle, et en ajustant sur le confinement en vigueur dans ce pays.

    Pas d’impact du variant britannique

    Les résultats sont d'autant plus frappants qu'Israël est confronté depuis plusieurs semaines au nouveau variant anglais du coronavirus. Le variant B.1.1.7, identifié pour la première fois en Grande-Bretagne, et qui représenterait désormais jusqu'à 80% des échantillons testés en Israël.

    La bonne nouvelle, c’est que le vaccin Covid-19 développé par AstraZeneca protègerait les personnes contre la nouvelle variante britannique du coronavirus (plus contagieuse) à des niveaux similaires à la protection qu'il offre contre d'autres lignées du virus. Le vaccin a une efficacité de 84% contre les lignées traditionnelles du virus, contre 74,6% contre le nouveau variant, selon l'article, qui n'a pas encore été analysés par des reviewer spécialisés. Les vaccins Pfizer et Moderna ont annoncé des données similaires.

    Réduction des hospitalisations avant celle des contaminations

    Malgré ces succès sur les hospitalisations et les admissions en USI, Israël reste confronté à une vague très importante de nouvelles infections, peut-être en rapport avec une plus forte contagiosité du variant B.1.1.7, mais aussi en raison d’un non-respect du confinement et de l’interdiction de rassemblements par une partie de la population, et en particulier les juifs intégristes. A noter que les palestiniens ont été très peu vaccinés jusqu'à présent, y compris les personnes âgées dans cette population.

    Avec environ 40% de la population à avoir reçu une première dose de vaccin, le phénomène n’est pas surprenant puisque certains experts ont calculé qu’avec un R0 compris en 2,5 et 3, il faudrait vacciner au moins 80% de la population pour atteindre l’immunité de groupe.

    Les choses s'améliorent nettement, même avec le variant

    Si ces contaminations concernent des personnes de moins de 60 ans et sans comorbidités, la charge sur les hôpitaux et l'impact sur la mortalité devraient quand même s’amenuiser, ce qui est l’objectif principal recherché. Une reprise de l’activité économique devrait donc pouvoir s’amorcer parallèlement à la poursuite de la vaccination dans la population plus jeune.

    Pour obtenir le même effet en France, il faudra vacciner environ 12 à 15 millions de personnes, ce qui pourrait être fait en avril ou en mai, selon la disponibilité des nouveaux vaccins. Par contre, pour l’immunité de groupe, on sait désormais qu’il faudrait vacciner plutôt 53 millions de personnes (soit 80% de la population)… mais est-)ce qu'il faut rechercher une immunité de groupe en vaccinant des personnes jeunes qui ne seront quasiment pas malades ? Est-ce que le SARS-CoV-2, en devenant progressivement un peu plus contagieux et un peu mieux adapté à l'homme (et donc moins dangereux), ne vas pas être un des coronavirus de l'hiver et donner désormais une simple "grippe" ? A suivre.

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    JDF