Oncologie
Cancer du sein : pas d’amélioration de l’observance de l’hormonothérapie adjuvante avec des SMS
L’envoi bihebdomadaire de « SMS » aux patientes en cours d’hormonothérapie adjuvante pour un cancer du sein, rappelant des informations concernant la prise médicamenteuse, les recommandations, le bénéfice attendu, et des encouragements n’améliore pas l’observance médicamenteuse.
- mr.suphachai praserdumrongchai/istock
L’inobservance des traitements oraux, et notamment l’hormonothérapie adjuvante des cancers de sein, reste une problématique récurrente, favorisée par de nombreux facteurs intriqués : manque d’information concernant la gestion du traitement et des bénéfices attendus, effets secondaires impactant la qualité de vie de patients en rémission, chronicité du traitement…, alors que ce traitement est pourtant associé statistiquement à une réduction de survie sans maladie.
Plusieurs études ont montré un bénéfice à l’utilisation de messages de rappels via des smartphones pour la gestion et le maintien par exemple du sevrage tabagique, des régimes alimentaires ou encore des vaccinations, avec pour certaines un doublement de l’adhérence aux recommandations.
Quid des « Textos » pour l’observance de l’hormonothérapie ?
L’étude de D. Hershmann publié dans le JCO n’a pas montré de différence d’observance entre les 2 groupes. Les patientes, 702 au total, ménopausées, suivies pour un cancer du sein en situation adjuvante, bénéficiant d’une hormonothérapie (anastrozole, letrozole, exemestane) depuis au moins 30 jours et pour une durée supérieure à 36 mois, étaient randomisées (1 pour 1) entre un bras standard (354 patientes) et un bras « SMS » (348 patientes).
Dans ce groupe, les patientes recevaient un « SMS » 2 fois par semaine (1 en jour ouvré et 1 le weekend end), à 8H le matin, leur rappelant les informations concernant la prise médicamenteuse, le bénéfice attendu du traitement, les recommandations pour la gestion au quotidien ainsi que du soutien et des encouragements. L’observance était évaluée tous les 3 mois par dosage urinaire (test considéré comme négatif si la concentration du métabolite était < 10 ng/ml, indétectable ou non rendu). Le critère de jugement principal était le temps avant arrêt de l’observance thérapeutique.
Pas d’impact sur l’observance.
Au final l’observance à 36 mois du traitement était évaluée à 55.5% dans le groupe expérimental et 55,4% dans le bras contrôle, avec absence de différence concernant le critère de jugement principal (81,9% à 3 ans dans le bras « SMS » vs 85,6% dans le bras standard). De nombreux facteurs de stratifications ont été ajustés et dans certains sous-groupes un potentiel impact a été retrouvé (patients âgés de plus de 65 ans, absence de mutuelle, suivi médical en CHU), sans pour autant justifier l’intérêt de cette pratique.
Cette étude n’est malheureusement pas la seule négative concernant l’observance de l’hormonothérapie dans les cancers du sein, avec des techniques d’informations et de rappels différents (brochure, suivi téléphonique…). Pour autant cette problématique reste d’actualité car impactant clairement la suite de la prise en charge, les risques de rechutes avec un coût à l’échelle nationale non négligeable. On peut penser qu’une approche plus personnalisé pourrait être une piste, mais elle est faisable à grande échelle ?











