Tuberculose résistante à la Rifampicine : une non-infériorité du régime court

Un essai randomisé de phase 3, dont les résultats sont parus en mars 2019, dans le New England Journal of Medicine, a cherché à prouver la non-infériorité du régime court dans le traitement de la tuberculose résistante, versus le régime long de 20 mois. Les résultats ont montré que le régime court mené dans 4 pays différent, que sont l’Ethiopie, la Mongolie, l’Afrique du Sud et le Vietnam, est aussi efficace que le régime long, alors que ces pays ont des systèmes de soins différents.

 

Une amélioration de la compliance avec le traitement court

 

Le Professeur Fatma Tritar, pneumologue à l’hôpital d’Ariana, fait le lien avec un essai plus ancien, mené au Bengladesh, au cours duquel les auteurs ont essayé de remplacer un médicament par un autre, notamment ajouter une quinolone, moins toxique. Dans cette étude, le régime court s’est avéré aussi efficace. La diminution du temps de traitement a, comme premier intérêt, d’améliorer la compliance au traitement.

 

Une nécessité de contourner la toxicité

 

Fatma Tritar explique que si le régime court est aussi efficace, les effets secondaires, notamment cardiaques, dus aux quinolones, sont augmentés, sans oublier les effets indésirables auditifs liés aux aminosides. Elle précise que malgré la pertinence de cet essai, le problème à résoudre est le contournement absolument nécessaire des effets secondaires. L’idée de développer de nouvelles drogues et de réutiliser d’anciennes est révolutionnaire et une nouvelle étude avec disparition des aminosides est déjà en cours, chez des sujets atteints de tuberculose ultra-résistante.

 

En conclusion, un nouveau régime de traitement de la tuberculose résistante avec de nouvelles drogues, et un élargissement à tous les pays nécessite encore beaucoup de chemin. L’idée d’aboutir à un traitement inférieur à 6 mois et moins toxique reste dans tous les esprits.