Pneumologie
Fonction pulmonaire de l’enfant : l’effet de l’exposition environnementale en pré et post-natal
L’exposition environnementale pendant les premières semaines de vie peut déterminer la fonction respiratoire et le risque de présenter des pathologies respiratoires ou cardiovasculaires à l’âge adulte. D’après un entretien avec Valérie Siroux.
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Une étude parue en dans le Lancet Planet Health, en février 2019, a évalué l’impact des expositions environnementales, dans leur ensemble, lors de l’exposition pré et post-natale. Il s’agit d’une approche « exposome » considérant l’exposition aux métaux, à la pollution, et aux facteurs alimentaires. Plus de mille couples mère-enfant ont été inclus. Les résultats ont montré que l’exposition prénatale aux composés per-fluorés provoque une diminution de la fonction ventilatoire, de même que l’exposition à l’ethylparabène et au DEHP.
L’exposome est une première étape dans l’identification des facteurs toxiques
Le docteur Valérie Siroux, épidémiologiste à l’INSERM de Grenoble, précise que cette étude tire son originalité du fait qu’elle prend en compte l’ensemble des facteurs environnementaux pour évaluer l’impact de l’exposome. Cela constitue une première étape de sélection pour identifier des facteurs toxiques. Elle recommande cependant de la prudence dans l’interprétation des résultats et précise et qu’il est nécessaire de cibler les 10 facteurs qui ressortent les plus significativement associés à un déficit de la fonction ventilatoire. Par exemple, l’exposition aux composés perfluorés, contenus dans les ustensiles antiadhésifs ou les antitaches, diminuent la fonction ventilatoire, de même que l’ethyl-parabène contenu dans les cosmétiques ou le DHEP, reconnu comme perturbateur endocrinien. Ces résultats sont, néanmoins, cohérents avec les études antérieures.
Vers une diminution de l’exposition aux polluants chimiques
Valérie Siroux explique que la conséquence de ces résultats est d’aboutir à des mesures préventives en diminuant l’exposition aux polluants chimiques, par des règlementations plus strictes, surtout en matière d’étiquetage. Elle précise que ceci est d’une grand importance car une fonction respiratoire diminuée et asymptomatique dans l’enfance impacte la santé globale et respiratoire à l’âge adulte. Ces enfants seront plus à risque de présenter des troubles ventilatoires ou des maladies cardio-vasculaires et métaboliques.
En conclusion, les expositions chimiques sont omniprésentes dans l’environnement en raison de l’évolution des modes de vie et touchent, aujourd’hui, 9 enfants sur 10. Un choix est possible pour certains facteurs qui sont évitables, même si l’éviction de certains produits parait compliquée…











