Pneumologie

e-cigarette : une aide au sevrage tabagique selon le Lancet

En plein débat très vif sur le sujet, le Lancet publie un raport qui considère la cigarette électronique comme un moyen de sevrage tabagique. L'analyse de Thierry Chinet.

  • 29 Mars 2018
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    Le débat entre les partisans et les opposants, comme la vénérable ERS, à la e-cigarette reste encore très vif. Dans ce contexte, le Lancet a publié le rapport du Public Health England qui s’est avéré très encourageant pour l’utilisation de la cigarette électronique comme moyen de sevrage tabagique.

     Au Royaume-Uni 6% des adultes utilisent la e-cigarette qui apparait en quelque sorte comme un phénomène de société; 18 000 à 57 000 fumeurs arrêtent tous les ans grâce à la e-cigarette. 

    Selon ce rapport, la cigarette électronique semble moins dangereuse que le tabac mais n’est pas sans risque, en particulier à long terme comme l’a montré une publication sur la souris enceinte. Elle a moins de substances carcinogènes, mais on ignore encore quels sont les effets, sur le long terme, des différents  produits qu’elle contient.

      Pour Thierry Chinet, onco-pneumologue à l’hôpital Ambroise Paré, Boulogne, on peut comparer l’utilisation de la e-cigarette avec les stratégies utilisées dans la toxicomanie intra-veineuse, c’est-à-dire s’orienter vers un changement de forme de consommation, en stoppant les échanges de seringues, plutôt que vers une interruption complète. Ce qui constituerait en fait un moyen de diminuer la prévalence du tabagisme. Mais il serait plus honnête de préciser qu’il n’existe pas, à l’heure actuelle de réponse définitive sur les dangers de la e-cigarette, sur l’impact que cela peut avoir sur la politique de lutte contre le tabac, sur les risques pour l’entourage ni sur la définition des lieux autorisés pour son utilisation.

     D’autre part, selon l'ERS,  la e-cigarette peut aider les jeunes à rentrer dans le tabagisme, argument qui est contesté dans cet article. Un article qui s'interroge aussi sur l’industrie de la cigarette  qui investit des sommes énormes dans la cigarette électronique avec peut-être l' intention d'amener au tabac les jeunes utilisateurs.

     En conclusion, les avis restent partagés en l’absence de données sur le long terme. Des études complémentaires, biologiques et épidémiologiques sont nécessaires. De même la question de l’utilisation temporaire de la e-cigarette comme moyen de sevrage reste quand même posée.

     

    Ecoutez...
    Pr Thierry Chinet, onco-pneumologue, hôpital Ambroise Paré, Boulogne : «Cet article va dans le sens qu'il existe des arguments pour dire qu'il vaut mieux utiliser la cigarette électronique que fumer..»

     

     

     

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