Pollution

Les automobilistes seraient plus exposés à la pollution que les piétons et cyclistes

Les piétons et cyclistes inhalent davantage de polluants, mais sont moins exposés à la pollution que les automobilistes, selon une large revue de la littérature publiée dans le Lancet Public Health. D’après un entretien avec I. Annesi-Maesano de l’Inserm.

  • PinkBadger/epictura
  • 21 Décembre 2017
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    Une revue de la littérature publiée en janvier 2017 dans le Lancet Public Health, a eu pour objectif de déterminer quel mode de transport expose le moins à la pollution et prolonge l’espérance de vie. 39 études observationnelles concernant la pollution ont été retenues. Trois critères ont été observés: l’exposition aux polluants, la dose inhalée et les années de vie perdues. Il en ressort que les piétons et cyclistes augmentent leur espérance de vie par rapport aux automobilistes. Selon Isabella Annesi-Maesano, directeur de recherches INSERM et université Pierre et Marie Curie, il s’agit d’un état des lieux sur l’impact du mode de transport sur l’exposition des individus qui reste théorique car il manque des données sur la durée des déplacements.

    Les automobilistes sont les plus exposés

    Certains polluants ont été étudiés tels que le monoxyde de carbone, le dioxyde d’azote, la suie et les particules fines. L’étude a montré que les sujets les plus exposés sont, par ordre décroissant, les automobilistes, les usagers des bus, les conducteurs de scooters et motos et enfin les piétons et les cyclistes.

    Moins d’années de vie perdues pour les marcheurs ou les cyclistes

     Mais en tenant compte à la fois de la mesure de l’exposition et de la dose inhalée, les résultats diffèrent : les marcheurs inhalent plus, mais leur exposition est moins importante, d’où moins d’années de vie perdues. En effet, un calcul théorique de la dose inhalée a été fait en fonction de 3 facteurs : le taux d’inhalation, la taille, le poids et le temps passé à l’activité de transport et l’ordre s’inverse alors : les piétons et les cyclistes inhalent plus que les conducteurs de 2 roues motorisés et que les automobilistes.

    Cependant, les résultats ont montré que les usagers de transports motorisés perdaient plus d’années d’espérance de vie. Pour Isabella Annesi-Maesano, marcher ou pédaler à son propre rythme respiratoire est moins dangereux que rester dans l’habitacle très pollué d’une voiture.

     En conclusion, l’impact du mode de transport sur l’exposition des individus à la pollution est important. L’évolution vers les véhicules électriques, l’amélioration des voitures équipées de filtres anti-pollution modifieront peut-être ces données.

    Ecoutez...
    Isabella Annesi-Maesano, directeur de recherches INSERM et université Pierre et Marie Curie, Paris : « Il y a trois types de résultat . Tout d'abord les plus exposés aux polluants sont les conducteurs de voiture...»

     

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