Pharmacovigilance

Vaccination par ARNm, une sécurité démontrée.

Sale temps pour les antivax, une étude française apporte la preuve de la réduction de la mortalité chez les patients vaccinés par des vaccins par ARNm contre la Covid avec une tolérance maîtrisée.

 

 

  • 07 Décembre 2025
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    L’étude publiée dans JAMA Network Open (Vol 8-N°12) menée par EPI-PHARE, consortium ANSM–CNAM chargé de la surveillance pharmaco-épidémiologique en France, constitue à ce jour l’une des évaluations les plus robustes et les plus exhaustives concernant la sécurité des vaccins contre la Covid‑19.

    Près de 30 millions de français inclus. 

    L’objectif était d’évaluer la mortalité toute cause confondue à quatre ans chez des individus âgés de 18 à 59 ans ayant reçu au moins une première dose d’un vaccin à ARNm contre la COVID-19 comparativement à des individus non vaccinés. L’étude d’EPI-PHARE repose sur l’exploitation du Système national des données de santé, l’une des bases médico-administratives les plus complètes au monde, couvrant l’ensemble de la population française.

    La cohorte comprend un total de 22,7 de millions d’individus vaccinés et 5,9 millions d’individus non vaccinés suivis sur une période médiane de 45 mois (intervalle interquartile 2 mois), permettant une analyse robuste des événements rares et des tendances de mortalité. Les chercheurs comparent les personnes vaccinées et non vaccinées en utilisant des méthodes de type cohorte, avec ajustements sur l’âge, le sexe, les comorbidités et d’autres facteurs pouvant influencer la mortalité ou les complications cardiovasculaires. Les décès et les hospitalisations sont identifiés grâce couplage des données d’assurance maladie et des informations hospitalières. Les analyses s’effectuent par périodes successives afin de tenir compte de l’évolution des variants et des campagnes vaccinales.

    Pour les myocardites, l’étude repose sur l’identification de diagnostics hospitaliers codés selon la CIM-10 et la comparaison de leur incidence dans les jours suivant la vaccination par rapport aux périodes de référence. Enfin, la puissance statistique élevée permet de détecter des signaux de sécurité même faibles, assurant une surveillance fine et continue de la tolérance des vaccins à ARNm.

    Une mortalité réduite de 25% chez les personnes vaccinées

    Les résultats présentés confirment l’absence de sur-risque majeur associé aux vaccins à ARNm sur le court, moyen et long terme. La mortalité toutes causes confondues apparaît significativement plus faible chez les individus vaccinés que chez les non-vaccinés.

    Cette réduction, estimée autour de 25 %, traduit à la fois la protection directe contre les formes graves de Covid‑19 et l’absence d’augmentation d’autres causes de décès attribuables à la vaccination. L’analyse ne met en évidence aucun excès de mortalité cardiovasculaire, cancérologique ou d’origine indéterminée. S’agissant de la mortalité hospitalière liée à la Covid‑19, la vaccination réduit drastiquement le risque, avec une efficacité de l’ordre de 70 à 80 % selon l’âge et la période étudiée.

    L’étude confirme également la bonne tolérance des vaccins à ARNm, y compris chez les sujets jeunes. Les myocardites associées à la vaccination sont bien identifiées mais demeurent rares, le plus souvent bénignes et d’évolution favorable. À moyen terme, aucune augmentation des complications cardiovasculaires n’a été observée chez les personnes ayant présenté une myocardite post‑vaccinale, en comparaison de celles survenues après une infection par le SARS‑CoV‑2. En parallèle, EPI-PHARE ne retrouve pas d’augmentation significative du risque d’infarctus du myocarde, d’accident vasculaire cérébral ou d’embolie pulmonaire après la vaccination, quel que soit l’âge.

    L’efficacité vaccinale reste élevée contre les formes graves, quelle que soit la vague épidémique. Les doses de rappel, notamment la troisième, rétablissent une protection robuste dans les phases de circulation de variants échappant partiellement à l’immunité. Si une diminution progressive de la protection contre l’infection est observée, la capacité à prévenir l’hospitalisation et le décès demeure solide plusieurs mois après la vaccination. Les données françaises confirment ainsi les observations internationales et soulignent la stabilité du rapport bénéfice/risque.

    En définitive, l’étude renforce la confiance dans les vaccins à ARNm, tant pour la population générale que pour les professionnels de santé. Elle confirme que les bénéfices – en termes de prévention des formes graves et de réduction de la mortalité – demeurent très supérieurs aux risques, rares et désormais bien caractérisés. Ces résultats confortent la poursuite d’une stratégie vaccinale ciblée, adaptée à l’évolution des variants, et inscrite dans une logique de santé publique fondée sur des preuves de haut niveau.

     

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