Rhumatologie

Arthrose : quand les kilos pèsent plus lourd que les radios

L’arthrose, on l’a trop longtemps regardée comme une maladie « mécanique ». Du cartilage qui s’use, de la douleur qui monte, et à la fin… une prothèse. Une vision simpliste, pratique pour remplir les blocs opératoires, mais bien pauvre en termes de compréhension scientifique.

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  • 18 Septembre 2025
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    Depuis quelques années, une autre histoire s’écrit : celle d’une arthrose métabolique et inflammatoire. Ce n’est pas seulement le genou qui souffre de l’âge, c’est l’organisme entier, pris dans un état d’inflammation de bas grade lié à l’obésité et aux adipokines.

    Et voilà que les agonistes du GLP-1, stars du diabète et de l’obésité, s’invitent dans le débat. L’essai STEP-9 publié dans le NEJM en 2024 montre que le sémaglutide ne fait pas qu’alléger la balance : il soulage la douleur, améliore la fonction et redonne de l’espoir aux patients arthrosiques obèses. Alors, simple effet de la perte de poids ou vrai signal de modulation de la maladie ?

    C’est ici que la voix d’un expert comme Francis Berenbaum compte. Pour lui, les GLP-1 ne se limitent pas à « décharger » le genou. Ils pourraient être les premiers modificateurs de la maladie arthrosique (DMOAD), grâce à des effets anti-inflammatoires locaux et systémiques. De quoi transformer la recherche et la pratique.

    Ne nous emballons pas trop vite : à ce jour, aucun DMOAD n’a tenu ses promesses. Mais l’hypothèse métabolique de l’arthrose prend de plus en plus de place. Et il faudra désormais penser nos patients arthrosiques non seulement en termes de radiographies et de prothèses, mais aussi en termes de poids, de diabète, d’inflammation chronique… et peut-être, bientôt, de GLP-1.

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