Onco-Thoracique

CBNPC : quid des cancers mutés HER2 ?

Résultats de l’essai HORIZON-Lung de phase II sur l’utilisation du trastuzumab-rezetecan, un anticorps conjugué anti HER2 dans le CBNPC avancé.

  • yodiyim/iStock
  • 24 Juin 2025
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    Il n’existe pas de traitement avec AMM dans la prise en charge du Cancer Bronchique Non à Petites Cellules (CBNPC) en France muté HER2. Plusieurs molécules ont cependant montré un intérêt dans cette indication: l’anticorps conjugué tarstuzumab-deruxtecan (essai DESTINY-Lung02 de phase II) a montré un taux de réponse objective de 58 % et une durée moyenne de réponse de 8,7 mois. Le deruxtecan étant un inhibiteur de la topoisomérase 1. Les patients présentant une mutation HER2 sont fortement encouragés à intégrer un essai

    Le trastuzumab-rezetecan : un anti HER2 associe à un inhibiteur de laétopoisomerase I

    La phase II présentée ici évalue une molécule ciblant HER2 avec de même une autre molécule de type inhibiteur de la topoisomérase 1. Cet essai est multicentrique, monobras, réalisée en Chine chez des patients atteints d’un CBNPC avancé ou métastatique, avec une mutation activatrice de HER2, PS0-1, en progression après une 1ere ligne de chimiothérapie (plus ou moins immunothérapie).

    La dose était de 4,8 mg/kg en intra-veineux toutes les 3 semaines. Le critère de jugement principal était le taux de réponse objective, avec évaluation par un comité indépendant de relecture, chez les patients ayant reçu au moins une dose de traitement.

    Le trastuzumab-rezetecan permet un taux de réponse objective de 73 %

    Entre le 14/04/2023 et le 14/12/2023, 94 patients ont été inclus (dont 45 % hommes), et à noter 98 % d’entre eux était d’origine chinoise. La durée médiane de suivi était de 8,7 mois. Le résultat majeur de cette étude de phase II est que 73 % des patients (IC 95 % : 63,3-82,0) avait une réponse objective confirmée par le comité de relecture. Parmi les répondeurs, la médiane de délai de réponse n’était pas atteinte. Les évènements indésirables de grade 3-4 les plus fréquents étaient en ordre décroissant : la neutropénie, la leucopénie, l’anémie, et la thrombopénie, donc une toxicité principalement et fréquemment hématologique. Les évènements indésirables reliés au traitement de grade ≥ 3 étaient retrouvés dans 23 % des cas, et comprenaient en ordre décroissant : la thrombopénie, la neutropénie, la pneumopathie interstitielle, la leucopénie, l’anémie 4%, les nausées et vomissements. Il n’y a pas eu de décès lié au traitement.

    Cet essai est intéressant de part son fort taux de réponse objective. De plus il y a un manque de traitement en accès en France chez les patients atteints d’un CBNPC muté HER2. De nouvelles molécules doivent être proposés aux autorités de santé pour espérer avoir des traitements disponibles chez ces patients. Cependant on note 23 % d’effets secondaires de haut garde -sans décès associé- avec principalement la toxicité hématologique au premier plan, pour laquelle une vigilance accrue reste à prévoir avec ce type de molécule.

     

     

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