Onco-Digestif
Adénocarcinome de l’estomac métastatique : Quelle place pour les taxanes ?
Pour les patients atteints d’adénocarcinome de l’estomac métastatique HER2-, un traitement de maintenance par paclitaxel et ramucirumab après une chimiothérapie par 5-FU et oxaliplatine permet d’améliorer la survie globale.
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Malgré des avancées récentes et plusieurs nouvelles thérapeutiques disponibles en première ligne, le pronostic de l’adénocarcinome gastrique métastatique reste sombre. L’optimisation de la chimiothérapie de première ligne est encore nécessaire, car seulement 40 % des patients recevront une deuxième ligne. L’association paclitaxel et ramucirumab est un des standards en deuxième ligne.
Dans cette étude de phase III présentée à l’ASCO 2024, le Dr Pietrantonio et ses collaborateurs ont montré qu’un « switch » maintenance par paclitaxel et ramucirumab après une chimiothérapie d’induction par oxaliplatine et 5-FU permettait d’améliorer la survie des patients.
Un bénéfice en survie globale
Cette étude, incluant 280 patients avec un adénocarcinome de l'estomac HER2- contrôlé après 3 mois de chimiothérapie d'induction par FOLFOX ou CAPOX, a randomisé les patients pour recevoir une association de paclitaxel et ramucirumab ou pour continuer la chimiothérapie initiale par 5-FU et oxaliplatine. Le critère de jugement principal était la survie sans progression.
Après un suivi médian de 43,7 mois, la survie sans progression dans le groupe paclitaxel et ramucirumab était de 6,6 mois contre 3,5 mois dans le bras contrôle (HR = 0,63 ; IC 95 % = 0,49-0,81 ; p < 0,001). La médiane de survie globale était respectivement de 12,6 et 10,4 mois (HR = 0,75 ; IC 95 % = 0,58-0,97 ; p = 0,030).
Une augmentation de la toxicité
Les effets secondaires de grade supérieurs ou égal à 3 étaient plus fréquents dans le bras expérimental (40,4 % contre 20,7 %). Les principaux effets secondaires de grade 3 ou plus étaient les neutropénies (25,5 % contre 9,6 %), les neutropénies fébriles (2,1 % contre 0 %), l'hypertension (6,4 % contre 0 %), la thrombose veineuse (2,1 % contre 0 %) et la neuropathie périphérique (5,7 % contre 6,7 %).
Quelle place pour cette combinaison aujourd'hui ?
Les résultats de cette étude vont dans le même sens que l'étude de phase 3 TFOX qui montrait une amélioration de la survie globale avec l’ajout d’un taxane en première ligne, en association avec le FOLFOX directement. Il serait intéressant de randomiser l'ajout du ramucirumab pour en évaluer l'impact. Cette étude ne tenait pas compte de l’ajout possible de l'immunothérapie et des anticorps monoclonaux en fonction des caractéristiques de la tumeur.











