Pneumologie
BPCO : nouvelles recommandations de traitement de la SPLF
Les nouvelles propositions de la SPLF sur la BPCO recommandent une stratégie de traitement progressive qui commence par une monothérapie. Selon l’évolution clinique, un deuxième puis un troisième médicament peuvent être ajoutés.
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Les précédentes dataient de 2009, la Société de Pneumologie de Langue Française (SPLF) vient d’actualiser ses recommandations sur le traitement de la BPCO. Ces propositions innovent sur plusieurs points, et elles sont différentes de celles du groupe international GOLD jugées trop complexes.
En fonction des symptômes
Les recommandations de 2009 étaient basées uniquement sur le degré d’obstruction mesuré par le VEMS, les traitements étant recommandés en fonction de la sévérité de l’obstruction. Depuis, différentes études ont montré l’importance des symptômes et des événements cliniques, notamment de la dyspnée et des exacerbations, qui sont d’ailleurs aussi utilisés comme critères de décision thérapeutique par le groupe GOLD. Changement majeur, les nouvelles recommandations thérapeutiques de la SPLF sont donc basées sur les symptômes après que le diagnostic de BPCO ait été confirmé par une spirométrie. L’adaptation du traitement est faite ensuite en fonction du suivi du patient et de l’évolution de la dyspnée et du risque d’exacerbation.
Escalade thérapeutique
Les nouvelles recommandations de la SPLF proposent donc un changement de concept thérapeutique avec un algorithme décisionnel progressif : d’abord une monothérapie, puis, si les symptômes ne sont pas contrôlés, passage à une bithérapie, puis une triple thérapie si le contrôle n’est toujours pas satisfaisant.
Le choix des médicaments évolue également, notamment en ce qui concerne la double bronchodilatation après la publication récente des résultats de l’étude FLAME. Cet essai clinique sur plus de 3 000 patients a montré la supériorité d’une association fixe d’un bêta 2-mimétique et d’un anticholinergique sur une association d’un bêta-2 mimétique de longue durée d’action et d’un corticoïde inhalé chez des exacerbateurs.
Corticoïdes inhalés
La place des corticoïdes inhalés dans le traitement de fond de la BPCO tend donc à se réduire, leur utilisation étant maintenant réservée aux patients qui souffrent d'exacerbations fréquentes (au moins deux par an). En cas de survenue d’effets indésirables (pneumonies, ostéoporose, cataracte…), ce type de traitement doit être interrompu, l’étude WISDOM ayant montré qu’il n’y a pas de risque de recrudescence des exacerbations à l’arrêt des corticoïdes inhalés.
Enfin les recommandations insistent sur l’importance des mesures non médicamenteuses qui doivent absolument accompagner la prise en charge du patient, c’est-à-dire le sevrage tabagique, les conseils d’activité physique et la réhabilitation respiratoire.
D’après un entretien avec le Dr Maéva Zysman, pneumologue, Hôpital Henri-Mondor (Créteil) et le Pr Nicolas Roche, pneumologue, Groupe hospitalier Cochin (Paris)













