Pneumologie

COVID-long : un résultat populationnel sur l’efficacité de la vaccination

La vaccination anti-SARS-CoV2 réduirait la sévérité des symptômes du Covid long.  Une première étude comparative évalue cette efficacité et apporte des résultats convaincants pour une réponse populationnelle.  Un travail réalisé grâce à la cohorte ComPaRe. D’après un entretien avec Viet-Thi TRAN.

  • 01 Jun 2023
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    Une étude, dont les résultats sont parus en mars 2023 dans le BMJ Medicine, a cherché à évaluer l’efficacité de la vaccination anti-COVID sur les symptômes du COVID long, chez des sujet vaccinés et non vaccinés initialement.  Il s’agit d’une étude comparative, réalisée grâce à la cohorte ComPaRe, qui est constituée d’une communauté de patients atteints de maladies chroniques, qui donnent de leur temps pour la recherche. Cette cohorte est toujours en expansion et les données collectées ont permis d’inclure 455 patients dans chaque groupe pour cette étude. Les patients vaccinés ont été appariés aux patients non vaccinés et les critères de jugement ont été mesurés 120 jours après le début de l’étude. Ces critères comprenaient la gravité de la maladie, le taux de rémission complète, l’impact de la maladie sur la qualité de vie et la proportion de patients ressentant un état symptomatique inacceptable.

     

    Les symptômes du COVID long susceptibles d’être traités par la vaccination

    Le docteur Viet-Thi TRAN, médecin épidémiologiste  dans le service d’Epidémiologie Clinique de l’Hôpital Hôtel-Dieu, à Paris, et auteur de ce travail, explique qu’il s’agit d’une première étude comparative  qui évalue le covid long en terme de sévérité des symptômes, chez des patient vaccinés ou non vaccinés. Les résultats de ce travail ont montré que les sujets vaccinés ont moins de symptômes 4 mois après leur infection par COVID. La vaccination aurait donc un effet thérapeutique sur le COVID long. De plus chez une partie des sujets non initialement vaccinés, les symptômes du COVID long sont susceptibles d’être améliorés par la vaccination, ce qui suggère qu’il existerait différents mécanismes physiopathologiques à l’origine du COVID long. Viet-Thi TRAN précise cependant qu’il faut modérer ces résultats puisqu’aujourd’hui, la majeure partie de la population est vaccinée et selon, lui, ces résultats ne permettent pas d’établir des recommandations concernant les rappels de vaccination.

     

    Une réponse populationnelle

    Viet-Thi TRAN explique qu’à l’échelon individuel, il n’est pas possible de prédire que la vaccination est efficace chez tous les sujets ayant un covid long, puisque cette étude a montré que l’on a observé des réponses différentes des patients à la vaccination. Toutefois, la réponse populationnelle est positive  car une petite fraction de patients atteints de COVID long s’améliore avec la vaccination, même si l’hétérogénéité des réponses l’affaiblit. Viet-Thi TRAN précise que la réponse populationnelle ne présage pas de la réponse individuelle mais que cette étude est suffisamment solide et bien réalisée pour conclure que ces résultats sont positifs sur l’efficacité vaccinale  au cours du COVID long.

     

    En conclusion, la vaccination anti-COVID semble avoir une efficacité sur les symptômes du COVID long, maladie multiviscérale complexe. Ces résultats  suggèrent qu’il existe différents mécanismes physiopathologiques  au covid long, qui nécessitent encore des explorations et des travaux de recherche, mais la réponse populationnelle à la vaccination est une première piste intéressante.

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    JDF