PFAS
Pays basque espagnol: des polluants éternels retrouvés chez 97 % des enfants
Une recherche menée dans le Pays basque révèle la présence quasi-systématique de PFAS, surnommés "polluants éternels", chez les enfants. Les niveaux les plus élevés ont été observés chez les plus jeunes.
- Par Stanislas Deve
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Bien que le danger ne soit pas immédiat, la présence de substances per- et polyfluoroalkylés (PFAS) dans le sang d’enfants continue d’inquiéter les chercheurs. Une étude espagnole menée par l’Université du Pays basque (EHU) révèle une exposition généralisée des enfants à ces "polluants éternels" dans les districts de Goierri et d’Urola. Les travaux ont été publiés dans la revue Environmental Research.
Des composés chimiques omniprésents
Utilisés dans les textiles, les emballages alimentaires ou encore les ustensiles de cuisine, les PFAS sont des composés chimiques résistants à l’eau, aux graisses et aux taches. Ils sont quasi indestructibles, aussi bien dans l’environnement que dans le corps humain. "Les PFAS ont été liés à des perturbations endocriniennes, une hausse du cholestérol, ainsi qu’à des effets sur le foie et le développement des enfants", rappelle Anne San Román, co-autrice de l’étude, dans un communiqué.
Les analyses menées sur 315 enfants dans le Pays basque espagnol entre 2011 et 2022 ont détecté 18 composés PFAS sur 42 recherchés. Les taux de détection pour les plus courants atteignent entre 70 et 97 %. Si les niveaux mesurés ne représentent pas un risque sanitaire dans l’immédiat, les scientifiques préfèrent rester prudents. "Ce qui n’est pas préoccupant aujourd’hui pourrait le devenir demain", prévient le professeur Nestor Etxebarria. Il souligne l’insuffisance des normes actuelles, ainsi que la difficulté d’évaluer précisément la toxicité des PFAS chez l’humain.
Des enfants exposés très tôt
Les niveaux les plus élevés ont été observés chez les plus jeunes, en lien avec une exposition maternelle via le placenta ou l’allaitement. Du côté des adolescents, d’autres PFAS, dits "émergents", prennent le relais, ce qui suggère une adaptation du marché des produits chimiques aux nouvelles restrictions réglementaires.
Les chercheurs insistent sur l’importance de suivre ces expositions dans le temps long : "Les données reflètent probablement l’exposition caractéristique de chaque période. D’où l’intérêt de répéter ces études", conclut San Román.







