Accident ischémique transitoire

Mini-AVC : provoque-t-il de la fatigue chronique ?

L’accident ischémique transitoire, aussi surnommé mini-AVC, est associé à une fatigue chronique jusqu’à un an après sa survenue.

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  • 15 Mai 2025
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    L’accident ischémique transitoire (AIT) est provoqué par une obstruction du flux sanguin, temporaire, dans le cerveau. Ce signe d’alarme d’un possible futur AVC, n'entraîne pas de lésion du cerveau, ni de séquelle persistante. Toutefois, les patients se plaignent parfois d’un grand sentiment de fatigue.

    Des chercheurs de l'hôpital universitaire d'Aalborg (Danemark) ont voulu en savoir plus sur ce phénomène. Leurs travaux ont, en effet, mis en lumière une association entre le mini-AVC et une fatigue chronique. Les résultats ont été publiés dans la revue Neurology, le 14 mai 2025.

    AIT : la fatigue peut persister un an

    Pour mieux comprendre les complications des AIT, les chercheurs ont suivi 354 personnes, âgées en moyenne de 70 ans, victimes d'un mini-AVC, pendant un an. Les participants devaient répondre à un questionnaire sur leur niveau de fatigue au cours des deux premières semaines après l'incident, puis à nouveau trois, six et douze mois plus tard. Ce formulaire permettait de distinguer cinq types de fatigue :

    • la fatigue générale ;
    • la fatigue physique ;
    • la diminution de l'activité ;
    • la baisse de motivation ;
    • la fatigue mentale.

    Les patients avaient un score moyen de fatigue de 12,3/20 au début de l'étude. À trois mois, le score moyen diminuait légèrement pour atteindre 11,9. Six mois après l’AIT, il était de 11,4 puis de 11,1 un an après. De plus, plus de 6 volontaires sur 10 avaient un score de 12 ou supérieur deux semaines après le mini-AVC. Le taux était de 54 % aussi bien à trois, six et douze mois.

    Autre constatation : des antécédents d’anxiété ou dépression étaient deux fois plus fréquents chez les malades qui indiquaient ressentir de la fatigue chronique.

    "La fatigue chronique était fréquente dans notre groupe de participants, et nous avons constaté que si les personnes ressentent de la fatigue dans les deux semaines suivant leur sortie de l'hôpital, il est probable qu'elles la maintiennent pendant un an", explique l’auteur principal Dr Boris Modrau de l'hôpital universitaire d'Aalborg. "Pour les études futures, les personnes diagnostiquées avec un accident ischémique transitoire (AIT) devraient être suivies dans les semaines et dans les mois qui suivent afin d'évaluer une fatigue persistante. Cela pourrait nous aider à mieux comprendre qui pourrait souffrir de fatigue chronique et nécessiter des soins supplémentaires", conclut-il.

    Accident ischémique transitoire : quels sont les signes d’alerte ?

    Selon les estimations, environ 30.000 mini-AVC surviennent chaque année en France. "Les personnes victimes d'un accident ischémique transitoire peuvent présenter des symptômes tels qu'un affaissement du visage, une faiblesse des bras ou des troubles de l'élocution, qui disparaissent en une journée", rappelle le Dr Boris Modrau dans un communiqué. Le plus souvent, ils durent une heure.

    Même si les symptômes ont disparu, il faut agir vite et appeler les secours. En effet, les victimes d’un “mini-AVC” sont exposées à un risque accru d’AVC par rapport aux personnes qui n’en ont jamais souffert. "Le risque d’AVC est proche de 10 % à 3 mois, dont la moitié dans les 48 premières heures."

    Les facteurs de risque de ce trouble sont les mêmes que ceux de l’AVC ischémique. C’est-à-dire :

    • l'âge ;
    • des antécédents familiaux ;
    • une hypertension artérielle ;
    • un diabète ;
    • une obésité ;
    • un taux de cholestérol élevé ;
    • une apnée du sommeil ;
    • le tabac ;
    • l’alcool et les stupéfiants…

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    JDF