Dermatologie
Les crèmes solaires peuvent contenir des perturbateurs endocriniens
L’UFC-Que Choisir alerte sur la présence de filtre UV, altérant les fonctions du système endocrinien, dans les produits avec protection solaire, qui en outre ne sont pas tous efficaces pour protéger la peau.

- Par Geneviève Andrianaly
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- gpointstudio/iStock
Sur le marché, de plus en plus de crèmes de jour, de soins correcteurs ou encore de fonds de teint seraient capables à la fois d’hydrater la peau et la protéger contre le soleil. Mais que sait-on de leur efficacité ? C’est la question à laquelle a voulu répondre l’association de consommateurs UFC-Que Choisir.
L’octocrylène, un filtre "soupçonné de se transformer au fil du temps en benzophénone"
Au printemps dernier, elle avait déjà testé ces différents types de produits. Constat : sur 13 crèmes solaires pour le visage étiquetées SPF 50 ou 50+, un tiers n’assuraient pas le niveau de protection affiché. Mais ce n’est pas tout. Récemment, l’association a, dans un communiqué, mis en garde contre certains des filtres UV, présents dans les produits, qui sont soupçonnés d’être dangereux. Après avoir passé au crible les crèmes, les experts ont révélé la présence d’octocrylène, qui a été épinglé par une équipe de chercheurs français (Centre national de la recherche scientifique et Sorbonne Université) et américains dans une étude publiée en 2021. "Ce filtre UV est soupçonné de se transformer au fil du temps en benzophénone, un composé suspecté d’effets génotoxiques, cancérogènes et perturbateurs endocriniens. Il est également accusé d’être dangereux pour l’environnement."
Crèmes avec protection solaire : un impact sur les œstrogènes et la fonction thyroïdienne
Autre filtre pointé du doigt : l’homosalate, également présumé perturbateur endocrinien, dont l’utilisation a été restreinte aux crèmes pour le visage. Pour rappel, un perturbateur endocrinien est une substance exogène (ou un mélange), qui altère une ou plusieurs fonctions du système endocrinien et, par voie de conséquence, cause un effet délétère sur la santé d’une personne. Depuis janvier 2025, la concentration maximale de l’homosalate autorisée est de 7,34 %. L’association de consommateurs a également identifié le binôme homosalate-éthylhexyl méthoxycinnamate. "Présenté par la Febea (fédération des entreprises de la beauté) comme sûr pour la santé humaine, il est pourtant soupçonné d’agir en perturbateur endocrinien non seulement sur les œstrogènes, mais aussi sur la fonction thyroïdienne."