Audition

Surdité : "j’ai pu entendre mes enfants pour la première fois" grâce à l'implant cochléaire

L'implant cochléaire est un dispositif médical électronique qui permet aux personnes atteintes d'une perte d'audition sévère à profonde de vivre une vie plus normale.

  • Par Rafaël Andraud
  • peakSTOCK/iStock
  • 24 Jan 2023
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    À l’occasion de la Semaine du Son de l’Unesco qui se déroule du 16 au 29 janvier 2023, la Présidente du Cisic, le Centre d’information sur la surdité et l’implant cochléaire, ainsi que la Dr Claude Fugain, médecin spécialiste en oto-rhino-laryngologie et en phoniatrie, sont revenues sur l’importance d’informer le public sur l’implant cochléaire durant une table ronde.

    Comment fonctionne l'implant cochléaire ?

    Comme l’a expliqué la Dr Claude Fugain, un implant cochléaire est un dispositif médical électronique destiné à restaurer l'audition de personnes atteintes d'une perte d'audition sévère à profonde et qui comprennent difficilement la parole à l'aide de prothèses auditives. Un implant cochléaire est constitué d'un élément implanté (c’est l'implant) et d'un dispositif externe (le processeur vocal). Le processeur vocal est généralement un contour d'oreille similaire à celui d'une aide auditive, mais relié à une petite antenne que l'on place sur la peau au niveau de la partie implantée. Avec des cheveux longs, elle reste invisible. Le coût global de l'implant cochléaire est estimé à environ 45.000 €. Il comprend les bilans pré-opératoires, l'opération, l'implant lui-même et la prise en charge post opératoire (réglages, rééducation). En France, ce coût est pris en charge pour les personnes bénéficiant des prestations de la sécurité sociale.

    Selon Catherine, l’implant cochléaire gagne à être connu des patients atteints de surdité. “20 % des implantés qui ont répondu à notre enquête ont expliqué avoir vécu plus de 20 ans dans un état de surdité très important avant d’être implanté”, explique-t-elle. Cette ingénieure bénéficie elle-même du dispositif. Atteinte de surdité, au départ sans le savoir, les médecins ORL qu’elle a consultés lui ont d’abord déconseillé l’implant cochléaire, probablement par méconnaissance du dispositif. “Ils disaient qu’on entendait en morse avec”, raconte-t-elle, “alors que les implantés peuvent téléphoner, accéder à des postes commerciaux”. Elle aussi, cela lui “paraissait inconcevable de reconstruire [son] audition à travers ce dispositif”.

    "L'implant cochléaire m'a donné la sensation de me reconnecter au monde qui m’entoure"

    Cependant, elle rencontre la Dr Claude Fugain qui a vécu les premières opérations de personnes sourdes dans les années 80 pour la pose d'implants cochléaires malgré les oppositions parfois violentes de certaines associations, et elle est convaincue. Quand Catherine porte pour la première fois l’implant cochléaire, elle a immédiatement eu “la sensation de [s]e reconnecter au monde qui m’entoure, j’ai pu téléphoner à ma maman tout de suite, c’était leurs voix, j’ai pu entendre mes enfants pour la première fois, je me surprends à les découvrir c’est comme si je les avais entendu à travers une vitre”, raconte-t-elle. 

    L’effet secondaire, qui disparaît à mesure que l’on entraîne son cerveau à cette nouvelle manière d’entendre à travers le dispositif, c’est une mauvaise mémorisation et réactivité à l’écoute. “Quand on me disait bonjour, je l’entendais bien mais je réagissais en décalage, le temps que l’information monte au cerveau. Depuis, ça s’est largement amélioré.”

    Son association, le Cisic, répertorie de nombreux témoignages similaires de patients atteints de surdité qui ont pu vivre une vie normale grâce à l’implant cochléaire, notamment les patients qui l’adoptent tôt dans leur vie. Comme Solal, 11 ans et implanté à l'âge de 5 ans, trompettiste passionné. Vous pourrez retrouver toutes les informations sur l’implant cochléaire sur leur site Cisic.fr.

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    JDF