Insectes

Les moustiques ont un talon d’Achille au sein de leurs gènes

Les moustiques ont un talon d’Achille au sein de leurs gènes, selon une nouvelle étude. 

  • Par Diane Cacciarella
  • auimeesri/istock
  • 19 Jun 2022
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    Ce n’est pas encore l’été et pourtant, dans certaines régions, les moustiques sont déjà là. On les voit rarement en journée car c’est surtout le soir, la nuit et à l’aube que ces nuisibles attaquent ! En effet, à ces heures plus sombres et moins chaudes, ils détectent mieux l'odeur et la chaleur humaine qui les aiguillent pour piquer et ainsi se nourrir de sang. 

    Réchauffement climatique

    "C’est impossible de faire disparaître les moustiques", estime Naoki Yamanaka, entomologiste et l’un des auteurs d’une étude qui vient d’être publiée dans la revue PNAS. Dépendre d'un seul outil pour contrôler les populations serait de l'inconscience. À mesure que le climat se réchauffe, cela crée des conditions encore plus favorables à leur multiplication et ils vont devenir un problème de plus en plus important".

    Les auteurs de cette étude ont donc voulu comprendre comment stopper la prolifération des moustiques en les empêchant de se reproduire. Pour cela, ils ont mené des expériences pour mieux analyser leur fonction reproductrice. Leur but était de trouver des différences avec les autres espèces d’insectes… Ils ont réussi.

    Trois protéines au lieu de quatre

    Lorsqu’ils se développent, les moustiques - mais aussi d’autres insectes comme les mouches - ont besoin de l’ecdysone, une hormone stéroïde, pour atteindre la maturité sexuelle. Sans elle, impossible de se reproduire. 

    Mais pour que l’ecdysone se déplace jusqu’aux cellules et permette au moustique d’atteindre la maturité sexuelle, elle a besoin de protéines. Chez la plupart des insectes, quatre sont nécessaires… Mais les scientifiques ont découvert que le moustique, lui, n’en avait que trois. 

    De nouveaux produits chimiques

    La protéine qui n’est pas présente chez le moustique est celle qui est la plus importante pour les autres espèces. La découverte des chercheurs est donc un préalable au développement de nouvelles méthodes pour combattre ces nuisibles. 

    "Nous allons développer des produits chimiques pour bloquer les fonctions des protéines permettant le transport de l'ecdysone mais qui n'affectent pas la protéine la plus essentielle pour d'autres insectes", explique Naoki Yamanaka. 

    Ainsi, les futures recherches visent à développer de nouvelles substances nocives pour les moustiques - qui bloqueraient leurs fonctions reproductrices - mais sans impact pour les autres espèces d’insectes.

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    JDF