Neurologie

Nos préférences alimentaires sont liées à notre cognition et à notre structure cérébrale

Des scientifiques ont découvert que la nourriture que l’on choisissait de manger était associée à nos fonctions cognitives, notre structure cérébrale et notre génétique.

  • Par Chloé Savellon
  • dima_sidelnikov/iStock
  • 04 Avr 2024
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    Au fil des années, notre palais se développe de manière unique et est façonné par nos expériences personnelles. Cependant, nos préférences alimentaires, qui influencent considérablement nos habitudes, sont également liées à notre santé cérébrale. Pour parvenir à cette conclusion, des chercheurs des universités Fudan (Chine) et de Cambridge (Royaume-Uni) ont réalisé une étude publiée dans la revue Nature Mental Health. Dans le cadre de leurs travaux, ils ont utilisé les données de 181.990 personnes afin d’examiner comment les choix alimentaires sont associés à la fonction cognitive, au métabolisme, à la génétique, à la santé mentale et cérébrale. L’équipe a identifié quatre sous-types d’alimentation : faible en glucides (18 %), végétarien (6 %), riche en protéines/faible en fibres (19 %) et équilibré (57 %).

    Intelligence, mémoire : une alimentation équilibrée est liée à de meilleures fonctions cognitives

    Ces sous-types variaient selon divers domaines de la santé cérébrale. Dans le détail, les personnes ayant un régime alimentaire plus équilibré avaient une meilleure intelligence fluide (soit la capacité de résoudre de nouveaux problèmes), une meilleure vitesse de traitement, une meilleure mémoire et des fonctions exécutives (un ensemble de compétences mentales qui incluent une pensée flexible et une maîtrise de soi) que les autres. "Cela correspondait également à une meilleure santé cérébrale, avec des volumes de matière grise plus élevés (la couche la plus externe du cerveau) et des neurones mieux structurés (cellules cérébrales), qui sont des marqueurs clés de la santé cérébrale." Selon les auteurs, le régime végétarien n’a pas donné d’aussi bons résultats qu’une alimentation équilibrée, car l’apport en protéines est insuffisant chez certaines personnes.

    Certains gènes contribueraient à l’association entre les habitudes alimentaires et la santé cérébrale

    Les analyses d'association à l'échelle du génome ont détecté 16 gènes différents entre le régime riche en protéines/faible en fibres et le régime équilibré, enrichis en processus biologiques liés à la santé mentale et à la cognition. Cela peut signifier que nos gènes déterminent en partie ce que nous aimons manger, ce qui, à son tour, détermine notre fonction cérébrale. Cependant, nos choix alimentaires sont également influencés par un certain nombre de facteurs, notamment le prix, les allergies, la commodité et ce que mangent nos proches. Dans leurs conclusions, les scientifiques indiquent que "ces résultats fournissent de nouvelles informations sur les habitudes alimentaires naturellement développées, soulignant l’importance d’une alimentation équilibrée pour la santé du cerveau".

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    JDF