Parole

Au cours de leur première année, les garçons "parlent" plus que les filles

Des chercheurs américains ont tenté de distinguer les premières différences entre les sexes dans l’acquisition du langage. 

  • Par Virginie Galle
  • dusanpetkovic/iStock
  • 01 Jun 2023
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    "Généralement, on pense que les filles ont un faible avantage mais perceptible sur les garçons dans le domaine du langage. Mais au cours de la première année de vie, il a été prouvé que les bébés du sexe masculin produisaient plus de vocalisations semblables à la parole que les filles", a révélé Kimbrough Oller, professeur de l'université de Memphis (États-Unis), dans un communiqué. Pour parvenir à cette conclusion, le chercheur et son équipe ont réalisé une étude publiée dans la revue iScience.

    Les garçons prononçaient 10 % de mots de plus que les filles au cours de la première année

    Dans le cadre de ces travaux, les scientifiques ont analysé plus de 450.000 heures d'enregistrements de 5.899 nourrissons afin d’évaluer et compter les paroles prononcées par les bébés et les adultes au cours des deux premières années de leur vie. "À notre connaissance, il s'agit de l'échantillon le plus important jamais constitué dans le cadre d'une recherche sur le développement du langage."

    Les résultats ont montré que les garçons prononçaient 10 % de mots de plus que les bébés de sexe féminin au cours de la première année. Au cours de la deuxième année, la différence s'est inversée, les filles produisant environ 7 % de sons de plus que les bébés de sexe masculin. D’après les auteurs, ces différences ont été observées même si le nombre de mots prononcés par les adultes s'occupant de ces nourrissons était plus élevé pour les bébés de sexe féminin au cours des deux années que pour les nourrissons de sexe masculin.

    Mortalité : les garçons seraient "soumis à une pression de sélection forte pour produire des signaux vocaux"

    Selon l’équipe, les garçons pourraient émettre très tôt de nombreux sons pour exprimer leur bien-être et améliorer leurs chances de survie. "Nous pensons que c'est peut-être parce que les garçons sont plus susceptibles de mourir au cours de la première année que les filles, et étant donné que tant de décès masculins surviennent au cours de la première année, les garçons ont peut-être été soumis à une pression de sélection particulièrement forte pour produire des signaux vocaux", a expliqué Kimbrough Oller.

    Cependant, il a précisé que des travaux supplémentaires doivent être menés pour comprendre comment les personnes qui s'occupent des enfants réagissent aux sons émis par les bébés. "Nous pensons que les personnes qui s'occupent des enfants montreront des réactions perceptibles d'intérêt face aux sons qui ressemblent à la parole, ce qui indique que les signaux de condition physique émis par le bébé suscitent de réels sentiments d'affection et la volonté de s’intéresser au bien-être des enfants qui émettent des sons de manière particulièrement efficace", a conclu le chercheur.

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    JDF