Pneumologie

Pollution à long terme et tabagisme : une association de malfaiteurs !

L'exposition à long terme aux polluants atmosphériques est associée à un risque accru de pneumonie, avec un risque significativement augmenté par le tabagisme. Ce risque existe même lorsque les concentrations de polluants sont inférieures ou égales aux limites fixées par l’Union Européenne. Des résultats issus d’une étude exploitant la UK BioBank.

  • 23 Mar 2023
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    Une étude, dont les résultats sont parus en février 2023 dans Chest, a cherché à démontrer les effets de l’exposition à la pollution atmosphérique sur le long terme sur le risque de pneumonie. Les auteurs ont également évalué le risque supplémentaire que pourrait apporter le tabagisme. Pour cela, es auteurs ont inclus des participants issus de la UK BioBank. Au total, 445 473 sujets n’ayant pas eu de pneumonie dans l’année précédente ont participé à l’étude. D’autre part, les auteurs ont évalué les concentrations moyennes annuelles des particules fines, du dioxyde d’azote et de l’oxyde d’azote. Ils ont ensuite estimé l’association entre ces polluants atmosphériques et l’incidence des pneumonies puis les interactions potentielles entre la pollution atmosphérique et le tabagisme.

     

    Quid de l’exposition à la pollution sur le long terme

    Les auteurs de ce travail sont partis du constat que l’exposition à la pollution atmosphérique sur le court terme était liée au risque de pneumonie mais que sur le long terme, les données de la littératures sont faibles et parfois incohérentes. Ils ont donc cherché à évaluer si l’exposition à la pollution ambiante sur le long terme pouvait également augmenter le risque de pneumonie et sont allés plus loin en démontrant une association de ce risque avec le tabagisme. Un volumineux travail sur un grand nombre de sujets issus de la UK BioBank a été ainsi réalisé ce qui a permis d’obtenir des résultats solides, significatifs et cohérents démontrant une fois de plus que l’exposition à la pollution atmosphérique représente un risque pour la fonction respiratoire de multiples manières, notamment chez les sujets tabagiques.

     

    Des interactions additives entre pollution et tabagisme

    Les résultats de ce travail ont donc démontré un accroissement significatif de l’incidence de la pneumonie chez les sujets longuement exposés à la pollution atmosphérique et que ce risque était davantage majoré chez les sujets tabagiques. En effet, des interactions additives ont été constatées entre la pollution atmosphérique et le tabagisme. Les fumeurs exposés à une forte pollution de l’air ambiant présentaient le risque de pneumonie e plus élevé. Les auteurs de ce travail ont également constaté que ces résultats étaient démontrés même pour des concentrations de polluants atmosphériques entrant dans les limites des normes acceptées par l’Union Européenne, ce qui doit inciter à lutter encore plus efficacement contre les deux fléaux que représentent la pollution atmosphérique et le tabagisme.

     

    En conclusion, l’association de l’exposition à long terme à la pollution atmosphérique et le tabagisme constitue un risque de pneumonie élevé, y compris en dehors des pics de pollution. Ces résultats doivent conforter les actions menées pour lutter contre la pollution et le tabagisme, dont l’association est désastreuse pour la fonction respiratoire.

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    JDF