Onco-Thoracique

Mésothéliome primitif péricardique : intérêt de l’approche trimodale

Le mésothéliome primitif péricardique reste aujourd’hui une pathologie rare sans recommandations claires de prise en charge. Une approche trimodale, combinant chirurgie, chimiothérapie adjuvante et radiothérapie, pourrait être la prise en charge optimale.

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  • 10 Jan 2023
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    Le mésothéliome est une maladie rare qui se développe à partir des séreuses incluant la plèvre, le péritoine et le péricarde. Le mésothéliome primitif péricardique est peu étudié et n’a pas encore de recommandations de prise en charge clairement établies.

    A ce jour, seulement une centaine de cas ont été publiés sur ce type de pathologie. Seul un échantillon biopsique permet de confirmer la pathologie puisque l’imagerie n’est pas assez spécifique pour le diagnostic. De plus, la survie des patients atteints de mésothéliome primitif péricardique est mauvaise (médiane de survie entre 4 et 6 mois).

    Une étude rétrospective unique

    Les traitements actuellement proposés ont été extrapolés à partir de la prise en charge des autres mésothéliomes, notamment pleuraux. Dans une étude publiée dans le Journal of Thoracic Oncology en Septembre dernier, Offin et al. rapportent les cas de 12 mésothéliomes primitifs péricardiques pris en charge au Memorial Sloan Kettering entre 2011 et 2022.

    Sur cette cohorte de 12 personnes, 67% étaient des femmes et l’âge médian au moment du diagnostic était de 51 ans (entre 21 et 71 ans). Dans 75% des cas, le mésothéliome primitif péricardique est d’architecture épidermoïde. De plus, 25% n’est pas épidermoïde (sarcomatoïde et mixte).

    Des résultats encourageants pour l'approche trimodale

    La médiane de survie globale est de 25,9 mois. Pourtant, seuls 5 patients (42%) ont une survie globale supérieure à 12 mois. Parmi ces 5 patients, 4 ont reçu une radiothérapie péricardique et parmi ces 4 patients, 3 ont reçu une approche trimodale. C’est-à-dire qu’en plus de la radiothérapie péricardique, ils ont bénéficié d’une résection chirurgicale et d’une chimiothérapie adjuvante. De façon intéressante, la médiane de survie des patients ayant bénéficié de cette approche trimodale est de 70,3 mois versus 8,2 mois.

    Le mésothéliome primitif péricardique reste une pathologie rare et complexe à prendre en charge. L’état général et cardiorespiratoire des patients au diagnostic peut limiter l’accès aux traitements. Cependant ce travail rétrospectif sur une dizaine d’année dans un centre expert rapporte que l’association d'une résection chirurgicale à une chimiothérapie adjuvante et une radiothérapie semble améliorer le pronostic des patients en état de recevoir ce traitement trimodal.

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    JDF