Pédiatrie

Syndrome inflammatoire multisystémique de l’enfant : plus fréquent qu’envisagé

Après une infection par la Covid-19, le syndrome inflammatoire multisystémique chez les enfants hospitalisés est plus fréquent et plus grave que ce qui avait été rapporté auparavant.

  • FamVeld/istock
  • 06 Jan 2023
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    Le syndrome inflammatoire multisystémique chez l'enfant (MIS-C en anglais ou PIMS en français), un syndrome proche de la maladie de Kawasaki mais apparaissant dans les suites d’une infection à SARS-CoV-2, provoque une inflammation qui peut affecter les principaux organes, notamment le cœur, les reins, le cerveau et les poumons. Il peut être grave, voire mortel.

    Bien qu'il soit rare, le syndrome inflammatoire multisystémique après Covid-19 serait plus fréquent et plus grave que ce qui avait été rapporté précédemment, et il existerait des disparités raciales importantes, selon une étude des CDC américains, publiée dans JAMA Network Open.

    17 MIS-C pour 100 enfants hospitalisés

    Selon l'étude, pour 100 enfants hospitalisés pour Covid-19 en 2021, il y a eu environ 17 hospitalisations pour une MIS-C. Les hospitalisations pour MIS-C concernaient généralement des enfants plus jeunes et étaient plus susceptibles de se concerner des enfants de sexe masculin que les hospitalisations pour Covid-19.

    Plus le nombre d'organes touchés était élevé, plus le pronostic était mauvais. Lorsque le nombre d’organes touchés passait de deux à six ou plus, la mortalité augmentait de 1% à 6. La durée du séjour à l'hôpital a doublé, passant de quatre à huit jours, et les effets indésirables des médicaments ont plus que triplé, passant de 5% à 18%.

    Dans l'ensemble, plus de 60% des enfants hospitalisés pour une MIS-C avaient plus de deux organes touchés. Parmi eux, environ 8% des patients avaient au moins six organes touchés.

    Près de 9333 cas de MIS-C compilés

    Les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies s'appuient actuellement sur la déclaration volontaire des cas par les services de santé locaux pour la surveillance du MIS-C. Jusqu'en novembre, ils ont enregistré un total d'environ 9 333 cas et 76 décès dus au MIS-C sur les millions de cas de Covid-19 chez les enfants.

    La nouvelle étude a donc analysé les données recueillies par l'Agency for Healthcare Research and Quality auprès de milliers d'hôpitaux représentant plus des trois quarts de la population américaine.

    Fortes disparités raciales

    Les disparités raciales dans les résultats du Covid-19 sont bien établies, et cette nouvelle étude révèle des différences encore plus marquées. Les hospitalisations MIS-C étaient deux fois plus fréquentes chez les enfants noirs que chez les enfants blancs. Et si les enfants noirs représentaient environ 24% de tous les cas de MIS-C, ils représentaient 32% des cas les plus graves, qui touchaient au moins six organes.

    Les chercheurs ont également constaté que la gravité du MIS-C chez les enfants noirs était probablement exacerbée par des facteurs socio-économiques, les enfants vivant dans les communautés les plus vulnérables sur le plan social passant généralement un jour de plus à l'hôpital. Ils n'ont pas trouvé le même lien en ce qui concerne les hospitalisations pour la Covid-19.

    Ces résultats quasi nationaux, sur plus de 9000 cas, augmentent donc nos connaissances sur les disparités et le pronostic du MIS-C après la Covid-19, mais ils soulèvent des questions encore plus cruciales, notamment concernant vastes disparités raciales.

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    JDF