Hématologie

Purpura thrombopénique immunologique : une nouvelle voie thérapeutique

L'efgartigimod, un anti-FcRN qui cible les récepteurs Fc néonataux, des récepteurs qui empêchent la dégradation des IgG, a été testé avec succès dans le purpura thrombopénique immunologique.

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  • 13 Déc 2022
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    Les patients souffrant d’un purpura thrombopénique immunologique (PTI) primaire, traités par efgartigimod, un anti-FcRN qui cible les récepteurs Fc néonataux ou FcRN, ont eu une amélioration significativement plus importante du nombre de plaquettes, par rapport à ceux prenant un placebo. Ce sont les résultats de l'essai multicentrique international ADVANCE IV qui ont été présentés lors d'une session plénière du congrès 2022 de l'American Society of Hematology.

    L'efgartigimod est un anti-FcRN, qui cible les récepteurs Fc néonataux ou FcRN, des récepteurs qui empêchent habituellement la dégradation des immunoglobulines G (IgG), dont font partie les auto-anticorps. En se combinant aux récepteurs FcRN, l'efgartigimod limite le recyclage des IgG et abaisse donc leurs taux, sans affecter les composants majeurs du système immunitaire tels que les lymphocytes, la production d'IgG ou le système immunitaire inné de l'organisme.

    Amélioration de la réponse plaquettaire soutenue

    Dans l'étude ADVANCE IV, les patients atteints de PTI chronique qui ont reçu de l'efgartigimod par rapport au placebo ont obtenu une amélioration significative de la réponse plaquettaire soutenue (21,8% contre 5%, respectivement) pendant au moins quatre des six dernières visites prévues dans le cadre de l'étude, et environ 50% de ceux qui ont répondu au médicament ont vu leur nombre de plaquettes doubler. La réponse au médicament a été observée chez tous les types de patients, indépendamment de l'âge, de la gravité de la maladie, du temps écoulé depuis le diagnostic, du traitement antérieur du PTI ou de la prise d'autres médicaments.

    Les effets secondaires les plus fréquemment signalés sont les suivants : ecchymoses, maux de tête, présence de sang dans les urines et symptômes cutanés de type éruption liés aux saignements. Aucun effet secondaire grave lié au traitement n'a été signalé.

    Une étude multicentrique internationale

    ADVANCE IV est un essai clinique de phase III, en double aveugle, qui a recruté 131 patients en Amérique du Nord, en Europe et au Japon. Les participants ont été tirés au sort pour recevoir soit de l'efgartigimod, soit un placebo pendant 24 semaines au total. Tous les patients participant à l'essai avaient une faible numération plaquettaire et avaient reçu au moins un traitement contre le PTI avant d'être -randomisés dans l'essai ; deux tiers des personnes inscrites avaient déjà reçu trois traitements contre le PTI ou plus.

    Le médicament a été administré par voie intraveineuse dans cet essai, mais il existe un essai en parallèle qui administre ce médicament par voie sous-cutanée, pour voir si l'administration de cette manière est comparable à l'administration par voie intraveineuse. Les résultats de l'étude sous-cutanée sont attendus dans la seconde moitié de 2023.

    L'étude a été sponsorisée par le laboratoire Argenx, qui a initialement développé l'efgartigimod dans le traitement d'une forme de myasthénie grave.

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    JDF