Neurologie

Alzheimer : un anti-amyloïde prometteur au stade précoce mais pas sans effets secondaires

D'après les résultats définitifs de l'étude CLARITY-AD, le lécanemab, un anticorps anti-amyloïde réduit la détérioration cognitive chez des malades avec une forme précoce de la maladie d'Alzheimer mais le risque pour les patients de développer des effets secondaires est trop grand.

  • Artur Plawgo/istock
  • 01 Déc 2022
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    La recherche pour lutter contre la maladie d’Alzheimer avance mais elle n’a pas toujours les résultats escomptés… c'est ce qui ressort des résultats définitifs de l'étude CLARITY-AD avec le lécanemab, un anticorps anti-amyloïde testé dans les formes précoces de la maladie d'Alzheimer et qui viennent d'être présentés au congrès Clinical Trials in Alzheimer’s Disease (CTAD) en novembre.

    En effet, alors que des chercheurs japonais montre que cet anticorps (à la différence d'autres testés dans des formes plus évoluées) permettrait de réduire significativement le déclin cognitif lié à la maladie, il s’avère que ce traitement entraîne de nombreux effets indésirables graves, incompatible avec son utilisation à ce stade.

    Le lécanemab diminue le déclin cognitif induit par Alzheimer

    D’après leurs travaux publiés également dans la revue scientifique New England Journal of Medicine menés sur près 1.800 patients âgées de 50 à 90 ans atteints de la maladie d'Alzheimer précoce, une molécule appelée lécanemab permet d’observer une baisse de 27% des troubles des facultés sensorielles et intellectuelles.

    Le traitement cible en effet avec succès l’accumulation anormale de la protéine "bêta-amyloïde ", qui avec la protéine "tau", est associé à la maladie d’Alzheimer caractérisée par des troubles de la mémoire récente, des fonctions exécutives et de l’orientation dans le temps et l’espace.

    Mais il s’accompagne de risques réels pour la santé des patients : 17,3% des patients de l’étude ont développé des hémorragies cérébrales (contre 9% chez le groupe placebo) et 12,6% ont été atteints par un œdème cérébral (1,7% dans le groupe placebo). Le lécanemab n’a en outre pas eu un impact significatif sur la mortalité et il s’accompagne de lourdes contraintes comme des injections et des scanners fréquents.

    La recherche médicale permet de mieux comprendre la maladie

    "Des essais plus longs sont justifiés pour déterminer l'efficacité et la sécurité du lécanemab dans les formes précoces de la maladie d'Alzheimer ",  ont indiqué les auteurs de l’étude. En effet, si la démonstration d'une activité dans les formes précoce est faite, la dose est peut-être trop forte à ce stade.

    Si on ne sait pas encore comment guérir cette maladie, les chercheurs sont sur la bonne voie et des travaux de recherche récents ont permis d'en connaître peu à peu les mécanismes biologiques. En effet, une autre équipe a découvert deux nouveaux gènes dont certaines mutations très rares augmentent le risque de développer la maladie d’Alzheimer, ce qui ouvre la voie à une nouvelle stratégie thérapeutique. 

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    JDF