Diabétologie

Diabète et tabac : un très mauvais ménage

Entre Journée mondiale du diabète et mois sans tabac, on fait le point sur le mauvais ménage que constituent les deux. L'occasion ainsi de rappeler l'importance de décourager toute consommation tabagique chez les patients diabétiques.

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  • 18 Nov 2022
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    Quelques jours après le déroulement de la Journée mondiale du diabète et en plein mois sans tabac, l'occasion est toute trouvée de faire un point sur le mauvais ménage entre les deux. En plus de majorer le risque de développer un diabète (type 2 notamment), le tabac a aussi un rôle délétère dans l'évolution de la pathologie (type 1 ou 2).

    Augmentation de la mortalité, facteur de risque indépendant de multiples complications, le dernier BEH (Bulletin Épidémiologique Hebdomadaire) publié par Santé Publique France y consacre un article. On en fait une rapide synthèse.

    Le tabac est le principal facteur de risque de mortalité chez les diabétiques

    Principale information clé à retenir : chez les patients diabétiques de type 2 comme de type 1, le tabagisme actif est le principal facteur de risque de mortalité toute cause confondue, avant même l'équilibre glycémique, lipidique ou tensionnel.

    Le tabagisme contribue aussi à la dégradation de l'équilibre glycémique et majore le risque de complications macroangiopathiques et microangiopathiques. Les diabétiques de type 2 qui fument ont aussi un risque majoré de 60% de développer un cancer toutes causes confondues. Pour les diabétiques de type 1, les données sont trop limitées pour conclure sur ce dernier point.

    Dépression, diabète et tabagisme : un engrenage à éviter

    Le lien entre tabac, dépression et diabète est moins souvent évoqué mais mérite cependant qu'on y porte une attention. Les patients diabétiques de type 2 sont plus volontiers dépressifs que les non diabétiques. En cas de tabagisme, le risque s'en trouve alors majoré, notamment au-delà de 11 cigarettes par jour. Et il existe une relation positive entre le nombre de cigarettes fumées et la sévérité du syndrome dépressif.

    La dépression rendant plus difficile un sevrage tabagique, la prévention du tabagisme doit être une priorité chez cette population à risque. Chez les diabétiques de type 1, le manque de données ne permet pas d'établir de conclusions à ce sujet.

    Décourager toute consommation de tabac chez les patients diabétiques

    Toutes ces données montrent une fois encore qu'il existe un bénéfice majeur à décourager toute consommation tabagique chez les patients diabétiques. Compte tenu du peu d'études sur la stratégie spécifique de prise en charge du sevrage chez cette population spécifique, l'application des mêmes principes qu'en population générale est recommandée : thérapeutiques psycho-comportementales et pharmacologiques.

    Un sevrage à initier aussi rapidement que possible, puisque l'on sait que son bénéfice sur la mortalité est d'autant plus important qu'il aura été précoce.

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    JDF