Diabétologie

Obésité : restriction calorique et jeûne intermittent

Le jeune « classique » ou intermittent sont à la mode et ont de nombreux adeptes parmi les personnes souhaitant perdre du poids. Comparer l’efficacité de ces 2 régimes sur la perte pondérale est donc intéressant. Il existe encore des questions à élucider, mais les 1ers résultats démontrent une absence de différence d’efficacité en terme de perte pondérale.

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  • 27 Sep 2022
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    Le jeûne intermittent a été popularisé ces dernières années, mais son apport par rapport à un jeûne classique reste à déterminer. Une équipe de chercheurs chinois a étudié l’impact du jeûne intermittent par rapport à un jeûne classique chez 139 individus randomisés entre ces deux régimes. Dans le groupe du jeune intermittent, les patients ne pouvaient manger qu’entre 8h et 16h.

    Avec un apport journalier similaire dans les deux groupes (1.200-1.500 kcal chez les femmes, 1.500-1.800 kcal chez les hommes), le jeûne intermittent n’apporte pas de bénéfice supplémentaire : après 12 mois de régime, la réduction pondérale est de -8,0kg avec jeûne intermittent (IC à 95% -9,6 - -6,4), et de -6,3 kg (IC à 95 % -7,8 - -4,7) avec un régime classique, une différence statistiquement non significative (p-value = 0,11).

    Pas de bénéfice pondéral ni métabolique

    Outre ce critère de jugement principal pondéral, plusieurs critères de jugement secondaires ont été évalués - comprenant les modifications du tour de taille, de l'indice de masse corporelle, de la quantité de graisse corporelle et des mesures de facteurs du risque métaboliques (triglycérides, HDL- et LDL-cholestérol, glycémie, index d’insulino-résistance HOMA-IR). Tous ces marqueurs ont évolué de manière similaire entre les deux groupes, sans aucun différence statistiquement significative.

    De manière similaire, il n’y avait pas de différence entre les deux groupes concernant la tolérance au régime et d’éventuels secondaires (fatigue, céphalée, douleur abdominale, constipation).

    Une population chinoise jeune en bonne santé

    Il s’agissait donc d’une population chinoise, recrutée par des annonces publicitaires en dehors du milieu médical. Les individus avaient un âge moyen de 32 ans, la moitié était des femmes. L’indice de masse corporelle à l’inclusion était de 31,5 kg/m² (le seuil d’obésité étant de 25 kg/m² dans la population asiatique), avec une masse maigre qui représentait 38 % du poids.

    Le diabète était dépisté à l’inclusion et constituait un critère d’exclusion. Un traitement anti-hypertenseur était pris par 16 % des individus, et un traitement hypolipémiant par 72 %. La prise calorique journalière avant l’inclusion était en moyenne de 2.060 ± 350 kcal.

    Pas d’amélioration lorsque les patients sont très accompagnés

    Le respect du régime était similaire entre les deux types de régime, de 84 %. Regrouper les prises alimentaires, en augmentant donc les portions sur un plus court laps de temps, n’a donc pas permis d’améliorer la compliance au régime, mais celle-ci était déjà très bonne dans le groupe contrôle. Pour obtenir une aussi bonne adhésion, les patients ont été très encadrés durant cette étude : envois d’un journal alimentaire quotidien avec des photos des repas via une application téléphonique, deux appels téléphoniques hebdomadaires et un entretien individuel avec un coach de santé afin de faire le point sur leur adhérence au régime durant les 6 premiers mois.

    Durant les 6 mois suivants, le journal alimentaire devait être tenu trois jours par semaine, avec un appel hebdomadaire, et un entretien individuel mensuel. Une meilleure compliance à la réduction calorique, qui permet la perte de poids, reste donc à évaluer avec un régime intermittent comparé à un régime classique associé à un suivi plus standard. Enfin, la réponse d’individus diabétiques, avec une insulino-résistance souvent plus marquée, reste également à étudier.

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    JDF