Pneumologie

Rechercher un syndrome d'apnée du sommeil chez un patient souffrant de BPCO serait de bonne politique.

Quand on souffre d'une BPCO et d'un syndrome d'apnée du sommeil, mieux vaut être observant à la PPC. En effet, ce traitement réduit les exacerbations et les hospitalisations pour BPCO avec une réduction associée des coûts de santé. Le décloisonnement des deux pathologies est indispensable. D’après un entretien avec Jean-Louis PEPIN.

  • 22 Sep 2022
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    Une étude, dont les résultats sont parus en août 2022 dans American Journal of Respiratory Critical Care, a fait le point sur la consommation de soins, via les données de l’assurance publique, des patients atteints de BPCO et de SADS, adhérents au traitement par PPC et ainsi que sur la consommation de soins  de ceux qui n’adhéraient pas à cette prise en charge. Pour cela, une analyse de données des machines de PPC a permis d’évaluer l’adhésion ou non des patients à leur prise en charge et, ainsi, de pouvoir les comparer. Au total, près de 7000 patients ont été inclus et des méthodes statistiques précautionneuses ont été employées. Le nombre d’hospitalisations, et d’exacerbations a été évalué permettant ainsi d’observer la réduction des coûts de santé pour ces patients.

     

    Un travail solide et volumineux

     

    Le professeur Jean-Louis PEPIN, chef du service de physiologie respiratoire et sommeil du Centre Hospitalier Universitaire de Grenoble, et auteur de ce travail, rappelle que l’association BPCO et SADS n’est pas rare. Il explique que cette association représente un phénotype d’intérêt et que cette étude de morbi-mortalité a permis de constater une différence significative dans la consommation de soins entre les patients adhérents à la PPC et ceux qui n’y adhèrent pas. L’important volume de patients inclus (près de 7000) et l’analyse statistique pointue des données de l’assurance maladie et des données issues des machines de PPC permettant d’évaluer l’adhésion au traitement apportent à cette étude une grande fiabilité de résultats, qui appuie une fois de plus sur l’intérêt d’adhérer correctement au traitement par PPC.

     

    Décloisonner la BPCO et le SADS

     

    Jean-Louis PEPIN souligne, qu’au terme de cette étude, il est ressorti que les patients qui adhèrent correctement à leur PPC ont eu moins d’hospitalisations, toutes causes confondues, de passages aux urgences et d’exacerbations sévères de leur BPCO que ceux qui  n’adhèrent pas à leur traitement par PPC. Cela démontre  l’impact médico-économique favorable de la recherche  et du traitement de l’association BPCO et SADS, alors que ces deux pathologies étaient jusque là très cloisonnées. Jean-Louis PEPIN insiste sur le fait qu’il faut absolument dépister les troubles du sommeil chez les sujets atteints de BPCO car le SADS est très accessible à un traitement efficace pour les deux pathologies, lorsqu’elles sont associées, ce qui n’est pas rare. L’association des deux maladies peut entrainer plus d’hospitalisations, de passages aux urgences ou d’exacerbations mais le traitement du SADS provoque lé réduction des évènements graves liés à la BPCO. Il est donc indispensable de rechercher systématiquement le SADS chez les patients atteints de BPCO.

     

    En conclusion, la recherche d’un SADS associé à la BPCO doit être systématique car son traitement  bien conduit par PPC permet de réduire significativement les évènement graves liés à la BPCO et ainsi de réduire la consommation de soins.

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    JDF