Pneumologie

Tuberculose : pourquoi pas de tests de diagnostic rapide comme pour le COVID-19 ?

Une étude a fait le point sur l’ensemble des tests de diagnostic de la tuberculose. Le développement de tests de diagnostic rapide, sans usage de l’expectoration, tel qu’il a été fait pour le COVID-19 pourrait servir de modèle pour la tuberculose. Un travail qui s’adresse aux praticiens mais également aux développeurs. D’après un entretien avec Fatma TRITAR.

  • 19 Mai 2022
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    Une étude, dont les résultats sont parus en mars 2022 dans Ebiomedicine, a fait le point sur les tests de diagnostic de la tuberculose sans expectoration. Il s’agit d’une revue de la littérature. Les auteurs ont fait une mise au point des tests existants et des nouvelles techniques qui paraissent prometteuses. Ils ont réalisé une description de ces technologies, en fonction de leur accessibilité et de leur sensibilité. Les auteurs ont également discuté la façon dont les chercheurs et les développeurs pourraient concevoir et optimiser de tests de diagnostic rapide, pour améliorer la qualité diagnostique des patients tuberculeux, et particulièrement les patients atteints de tuberculose pauci-bacillaire ou extra- pulmonaire.

    Une implication intéressante des développeurs

    Le professeur Fatma TRITAR, chef du service de pneumo-allergologie de l’Hôpital d’Ariana, souligne que le sujet de cet article est très séduisant et attractif car il reprend toutes les techniques connues de diagnostic de la tuberculose sans avoir recours à l’expectoration. Elle précise que cette mise au point est intéressante car il n’existe pas, à ce jour, de grande sensibilité des tests qui dépendent des extractions moléculaires. Fatma TRITAR estime que l’un des points forts d ce travail est que les auteurs ont pris en considération le développement de nouvelles techniques, en insistant sur la sensibilisation et la formation des développeurs et des évaluateurs. Elle insiste sur la nécessité de développer ces tests au niveau des centres périphériques, avec des programmes sophistiqués et adaptés, en incluant le volet informatique, très coûteux. Elle explique que le but ultime est de se rapprocher le plus possibles des patients et qu’il faut donc impliquer les responsables des programmes nationaux et les décideurs politiques pour leur mise en œuvre et leur accessibilité.

    Beaucoup de progrès des techniques de diagnostic rapide avec le COVID-19

    Fatma TRITAR explique qu’il est nécessaire d’insister sur la pertinence de développer les différents tests en comparant avec les développements rapides qui ont été réalisés lors de la pandémie de COVID-19, pendant laquelle beaucoup de progrès dans les techniques de diagnostic rapide ont été réalisés en très peu de temps.  Pourquoi ne pas développer ces différentes techniques pour la tuberculose ? Fatma TRITAR rappelle que les tests de diagnostic rapide du COVID 19 sont très sensibles et que le détournement des ressources humaines vers le COVID 19 peut laisser imaginer que l’on pourrait faire la même chose pour la tuberculose, en imaginant même des tests de dépistages polypathologiques qui pourraient dépister à la fois le COVID et la tuberculose.

    En conclusion, cette mise au point sur les tests de diagnostic existant pour la tuberculose est séduisante mais il serait intéressant de s’inspirer des travaux réalisés lors de la pandémie de COVID-19 pour avancer plus rapidement dans le diagnostic de la tuberculose avec des techniques sophistiquées et accessibles au plus grand nombre de patients.

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    JDF