Pneumologie

Prématurité : impact de la pollution sonore aérienne et de la pollution automobile

Les effets de la pollution atmosphérique sur le risque de prématurité sont déjà connus mais une étude américaine a montré que l'association du bruit des aéroports et de la pollution d'origine automobile a un effet synergique sur le risque de prématurité, à Los Angeles, en Californie.

  • 21 Avr 2022
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    Une étude américaine, dont les résultats sont parus en mars 2022 dans Science of the Total Environment, a cherché à évaluer l’impact de la pollution sonore liée au bruit à proximité des aéroports et de la pollution automobile sur le risque de prématurité. Les auteurs ont utilisé des données concernant des mères vivant dans un rayon de 15 km autour de l’aéroport de Los Angeles, en Californie, entre 2008 et 2016. Au total, 174 186 femmes ayant accouché ont été incluses. Les données concernant le bruit let le taux de NO2 ont été évaluées grâce à des modèles de régression logistiques, ajustés en fonction des facteurs de risque maternels.

    Des données déjà connues avec la pollution atmosphérique

    De nombreuses études ont déjà été réalisés, démontrant le lien entre l’exposition maternelle à la pollution atmosphérique et la prématurité. Quelques études ont fait le point sur l’existence d’un lien potentiel entre l’exposition à la pollution sonore et la prématurité mais les résultats n’étaient pas aussi univoques. En fin, un nombre très faible d’études a exploré l’impact combiné de la pollution sonore et de la pollution atmosphérique sur les naissances prématurées. Cette étude est le premier travail réalisé tenant compte de la pollution sonore des aéroports. Les auteurs se sont penchés sur l’effet de l’exposition conjointe au bruit d’un grand aéroport international, aux particules ultra-fines liées à l’aéroport et au trafic automobile et à la pollution atmosphérique chez les futures mamans évoluant quotidiennement aux alentours de l’aéroport.

    Une synergie entre la pollution sonore et atmosphérique

    Les résultats de cette étude suggèrent une synergie potentielle entre le bruit des aéroports et la pollution atmosphérique, augmentant le risque de naissances prématurées. Les auteurs ont ajusté leurs résultats en fonction des facteurs de risque maternels de prématurité. Ils ne proposent pas d’explication à ces résultats, mais laissent supposer que les troubles du sommeil maternels provoqués par le bruit et le stress induit par ces phénomènes peuvent être l’une des causes à l’origine des accouchements prématurés, notamment chez les mères résidant près des grands aéroports, ayant un trafic diurne et nocturne. Ces aéroports étant situés en régions métropolitaines, l’augmentation du risque de prématurité par interaction entre le bruit et la pollution liée à la circulation de véhicules n’est pas surprenante.

    En conclusion, il existerait une synergie entre pollution sonore et pollution atmosphérique impactant positivement le risque de prématurité chez les futures mamans résidant près des aéroports. Cependant, de nouvelles études sont nécessaires pour mieux l’expliquer.

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    JDF