Cardiologie

Mort subite et sport : massage et défibrillation sont devenus plus automatiques

Une étude française montre que les « gestes qui sauvent » en cas d'arrêt cardiaque semblent maîtrisés par de plus en plus de citoyens et cela a de réelles conséquences sur la survie des victimes. 

  • Mihajlo Maricic/istock
  • 11 Fév 2022
  • A A

    L'équipe du service de cardiologie de l'hôpital George Pompidou AP-HP, du Centre d'Expertise Mort Subite de Paris, de l'Université de Paris et de l'Inserm publie dans le Journal of the American College of Cardiology, une étude  sur l'incidence, la gestion et la survie après arrêt cardiaque lié au sport (loisirs ou compétition) sur six périodes successives de deux ans de 2005 à 2018.

    Cette période qui correspond globalement à la mise en place de stratégies de prévention, formation aux gestes qui sauvent et mise à disposition de défibrillateurs. L'étude a porté sur des victimes âgées de 18 à 75 ans dans la région d'Ile-de-France. Les résultats en termes de survie sont spectaculaires. Mais en termes de prévention, il semble que des efforts soient encore nécessaires.  

    L'utilisation du défibrillateur et du MCE devient automatique

    Les chiffres sont sans appel : entre 2005 et 2018, la survie (évaluée jusqu'à la sortie de l'hôpital) après un arrêt cardiaque dans le cadre de la pratique sportive est passée de 23,8% à 66,7%. Soit trois fois moins de décès.

    La pratique du massage cardiaque par un témoin semble être devenue un réflexe, elle passe d'une fréquence de 34,9% à 94,7% entre les deux périodes 2005-2007 et 2016-2018. Les chercheurs notent aussi une nette augmentation de l'utilisation de défibrillateur par un témoin de l'accident : fréquence qui passe de 1,6% à 28,8% pour ces mêmes périodes d'étude. 

    Une incidence stable : augmenter la prévention

    Le nombre d'arrêt cardiaque, lui n'a pas connu d'amélioration au fil des années : près de 50 cas par an dans la région, essentiellement des hommes d’environ 50 ans dans le cadre d'une activité sportive de loisir.

    Cette donnée, soulignent les chercheurs, pose la question de l'efficacité des stratégies actuelles de dépistage des troubles cardiaques à risque et devraient inciter à des efforts supplémentaires dans ce domaine.

    Poursuivre les efforts

    Même s'il n'est pas possible de conclure avec les seuls résultats de cette étude que l'augmentation de la survie après arrêt cardiaque est due à la stratégie de formation aux « gestes qui sauvent » et la mise à disposition de défibrillateurs, il semble indéniable qu'un lien existe.

    Ces résultats encourageants doivent inciter à poursuivre encore cette sensibilisation du public pour sauver encore plus de vies, au-delà du sport. Car chacune compte.

    Pour laisser un commentaire, Connectez-vous par ici.
    

    JDF