Infectiologie

Omicron : risque d'hospitalisation plus bas et des durées plus courtes

Près de 2 fois moins de risque d’hospitalisation avec le variant Omicron par rapport à Delta chez les personnes vaccinées et une baisse chez les personnes non vaccinées. Mais la hauteur du pic actuel nous promett-elle une nouvelle saturation des hôpitaux ?

  • Halfpoint/istock
  • 12 Jan 2022
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    Une nouvelle étude sur 69 279 patients atteints de Covid-19 en Californie, dont les trois quarts avec le variant Omicron et les autres avec le variant Delta, montre qu’Omicron provoquerait une maladie moins grave que les autres variants du SARS-CoV-2. Aucun patient hospitalisé pour infection avec le variant Omicron n’a pour le moment été mis sous respiration artificielle.

    Ces résultats, en pré-print sur MedRxiv, sont cohérents avec ceux déjà obtenus en Afrique du Sud et en Grande-Bretagne, ainsi que dans une série d'expériences menées sur des modèles animaux.

    2 fois moins de risque d’hospitalisation

    Par rapport au variant Delta, les infections au variant Omicron seraient deux fois moins susceptibles d'entraîner une hospitalisation. De plus, les personnes hospitalisées pour une infection au variant Omicron y resteraient moins longtemps : ce variant réduirait les durées de séjour à l'hôpital de plus de trois jours, soit une réduction de 70% par rapport à Delta.

    Sur la période 30 novembre 2021 au 1er janvier 2022, 14 des patients infectés par le variant Delta sont décédés, contre un seul pour Omicron. Cette différence correspondrait à une réduction de 91% du risque de décès.

    Une large étude prospective en vie réelle

    Les chercheurs ont analysé l’évolution de 69 279 patients symptomatiques testés positifs au coronavirus, dont près de 52 000 avec le variant Omicron, entre le 30 novembre et le 1er janvier. Ces malades ont été identifiés et suivis prospectivement à partir des dossiers médicaux électroniques du Kaiser Permanente of Southern California, un système de santé qui organise les soins de 4,7 millions de personnes en Californie.

    Les chercheurs ont suivi les personnes dont le test était positif pour voir si elles étaient hospitalisées. Ils ont exclu les patients Covid dits « accidentels », c’est-à-dire ceux qui ont été admis à l'hôpital pour d'autres motifs médicaux (chirurgie, cardiologie….) et dont le test de dépistage systématique du coronavirus à leur arrivée a été positif.

    Une infection moins souvent grave

    Alors que les preuves de l’évolution moins grave des infections aux variant Omicron s’accumulent, les scientifiques ne savent pas exactement encore pourquoi.

    L'une des raisons de cette moindre létalité peut être que les personnes infectées par le variant Omicron ont désormais de meilleures défenses immunitaires, soit en raison d’une infection antérieure avec un autre variant, soit en raison de la vaccination, 2 facteurs qui réduisent les risques de formes graves de la Covid-19.

    Les chercheurs montrent dans cette étude que les Californiens vaccinés auraient ainsi une réduction du risque d’hospitalisation comprise entre 64 et 73% par rapport aux personnes non vaccinées. Cependant, même chez les personnes non vaccinées, le variant Omicron serait également moins susceptible d'entraîner des hospitalisations que le variant Delta.

    Le pic d’hospitalisations est à venir

    Cette analyse supplémentaire montre que le variant Omicron serait fondamentalement moins grave que les variant précédents et en particulier le variant Delta, celui qui remplit actuellement les réanimations. Des études réalisées sur des modèles animaux suggèrent que le variant Omicron infecterait moins facilement les cellules pulmonaires que celles des voies respiratoires supérieures, ce qui pourrait aussi expliquer ses effets moins graves.

    Cependant, malgré ce moindre risque d’hospitalisation (0,5%) du variant Omicron (versus 1,3% pour Delta), les hôpitaux sont partout débordés par un afflux rapide de malades souffrant de la Covid-19. Ce paradoxe est le résultat de la propagation incroyablement rapide de ce variant avec près de 280 000 contaminations quotidiennes déclarées en France, soit plus de trois fois le précédent pic du mois de novembre 2021, soit un afflux théorique quotidien d'au moins 1400 malades par jour).

    Même avec un plus faible pourcentage hospitalisations et des durées d’hospitalisation plus courtes, ce pic peut entraîner mécaniquement une augmentation des hospitalisations jusqu’à 10 jours après le pic, avec moins de personnel disponible en raison des malades ou confinés… Pour le moment, ce n'est pas ce qui se passe en Grande-Bretagne.

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    JDF