Oncologie

Prévention du cancer du col : il faut absolument vacciner !

Depuis le début de la vaccination anti-HPV en Angleterre, l’incidence de cancers du col de l’utérus et de lésions précancéreuses CIN 3 a baissé de façon majeure, en particulier chez les femmes ayant reçu le vaccin à 12 ou 13 ans.

  • Pornpak Khunatorn/istock
  • 09 Déc 2021
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    Le cancer du col de l’utérus est la 4ème cause de cancer de la femme dans le monde. On considère que 99% d’entre eux sont associés à des infection par le papillomavirus (HPV) et que 1/3 des patientes diagnostiquées avec un cancer du col de l’utérus seront décédées à 5 ans. L’effet des vaccins protégeant contre les infections aux HPV oncogènes sur le risque de cancer à long terme n’est à ce jour pas complétement démontré, faute de recul en vie réelle.

    Dans cette étude basée sur l’analyse des registres anglais, Dr Falcaro et Al ont analysé la variation de l’incidence des lésions précancéreuses CIN 3 et des cancers du col de l’utérus avant et après la mise en place de la vaccination par le vaccin bivalent Cervarix.

    Une plus grande efficacité avant 14 ans

    Dans cette étude, 3 cohortes ont été analysé pour les populations vaccinées : celles ayant reçu leur vaccination entre 16 et 18 ans, entre 14 et 16 ans et à 12 et 13 ans. Ces 3 cohortes ont été comparé avec une cohorte de référence avant vaccination. Au total, l’analyse a porté sur 13,7 millions d’années de suivi chez des femmes âgées de 20 à 30 ans. Une modélisation pour étendre l’âge des patientes a été réalisée.

    L’estimation de la diminution du risque de cancer du col de l’utérus est de 34% (IC à 95%=[25-41%]) pour les femmes vaccinées entre 16 et 18 ans, de 62% (IC à 95%=[52-71%]) pour les femmes vaccinées entre 14 et 16 ans et de 87% (IC à 95%=[72-94%]) pour celles vaccinées à 12 ou 13 ans. Le risque de CIN3 est diminué de 39% (IC à 95%=[36-41%]) pour les femmes vaccinées entre 16 et 18 ans, de 75% (IC à 95%=[72-77%]) pour celles vaccinées entre 14 et 16 ans et de 97% (IC à 95%=[96-98%]) pour celles vaccinées à 12 ou 13 ans.

    Il est estimé qu’en juin 2019 (campagne de vaccination débutée en septembre 2008), 448 cas de cancers du col de l’utérus (IC à 95%=[339-556]) et 17235 cas de CIN3 (IC à 95%=[15919-18552]) ont pu être évité.

    Vers une éradication du cancer du col ?

    Cette étude ajoute des preuves sur l’intérêt du vaccin, qui devrait devenir de plus en plus évident lorsque les jeunes femmes vaccinées vont approcher des âges correspondant au pic d’incidence du cancer du col de l’utérus.

    Selon ces données, le cancer du col, sous réserve d’une bonne couverture vaccinale, pourrait être classé parmi les cancers rares. Le bénéfice de la vaccination est également attendu dans d’autres cancers, en particulier ORL.

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    JDF