Infectiologie
Covid-19 : le nouveau variant “Nu” Sud-Africain, appelé "Omicron", inquiète
En Afrique du Sud, un nouveau variant baptisé “Nu”, ou Omicron, serait responsable d’une flambée des cas, en particulier chez les jeunes, alors que des premiers cas européens, en Belgique et ailleurs, viennent d'être détectés. La présence d’un grand nombre de mutations inquiète, en particulier celles susceptibles de le rendre plus résistants aux vaccins.
- Innocent Maboshe/iStock
Alors que la 5ème vague fait des ravages en Europe, un nouveau variant vient d’être détecté en Afrique du Sud. Ce dernier fait planer la crainte de voir les vaccins perdre en efficacité, à l’heure où la France vient d’étendre la troisième dose à toute la population.
En Afrique du Sud, le nombre d'infections quotidiennes a décuplé depuis le début du mois en particulier chez les jeunes. Le variant a également été détecté au Botswana et à Hong Kong et un premier cas a été découvert en Belgique, puis d'autres au Royaume-Uni et en Allemagne. En réaction, la France a décidé de suspendre les vols en provenance d’Afrique australe.
Au moins 10 mutations sur la protéine S
Le variant, baptisé “Nu”, porterait “un nombre très élevé de mutations”, a indiqué le virologue sud-africain Tulio de Oliveira lors d'une conférence de presse convoquée à la hâte. Omicron est porteur d'une cinquantaine de mutations qui n'ont jamais été observées en association auparavant, dont plus de 30 mutations sur la protéine Spike que le coronavirus utilise pour se fixer aux cellules humaines.
De plus, la protéine Spike du variant Nu a plusieurs mutations que l'on retrouve dans d'autres variants préoccupants et qui sont censées rendre le virus plus infectieux, notamment D614G, N501Y et K417N. “Le souci est que lorsque vous avez autant de mutations, cela peut avoir un impact sur le comportement du virus, s’est inquiété Maria Van Kerkhove, responsable technique de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS)sur la Covid-19, au cours d’un point presse virtuel tenu ce jeudi. Il nous faudra quelques semaines pour comprendre l'impact potentiel de ce variant sur les vaccins.”
L’OMS a indiqué “surveiller de près” ce nouveau variant et a convoqué ce vendredi une réunion d’urgence. “Les premières analyses montrent que ce variant a un grand nombre de mutations qui nécessitent et feront l'objet d'une étude plus approfondie”, a ainsi expliqué l’Organisation.
Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer si la collection de mutations d'Omicron permettra au variant d'échapper à l'immunité des vaccins ou des infections. On ne sait pas non plus encore si la maladie qu'il provoque est plus ou moins grave que celle des autres variantes.
Une flambée des cas en Afrique du Sud
En Afrique du Sud, le nombre quotidien d’infections a dépassé les 1 200 cas ce mercredi, contre seulement 106 au début du mois. Le ministre sud-africain de la Santé, Joe Phaahla, a qualifié cette flambée de “menace majeure”.
L'Institut national des maladies transmissibles (NICD), géré par le gouvernement, a déclaré que 22 cas positifs de la variante B.1.1.529 ont été enregistrés dans le pays à la suite du séquençage génomique.
Des recommandations de l'Europe
L'agence européenne de santé, l'European Centre for Disease Prevention and Control (ou ECDC), a émis un "Threat Assessment Brief" dans lequel elle rappelle 2 points.
Le variant Nu, aussi appelé variant Omicron, est le variant le plus divergent qui ait été détecté en nombre significatif au cours de la pandémie jusqu'à présent, ce qui suscite des inquiétudes quant au fait qu'il puisse être associé à une transmissibilité accrue, à une réduction significative de l'efficacité des vaccins et à un risque accru de réinfections. Depuis le 26 novembre 2021, l'ECDC a classé ce variant comme un variant préoccupant (VOC) en raison de risques concernant l'échappement immunitaire et la transmissibilité potentiellement accrue par rapport au variant Delta.
En raison de la circulation active actuelle du variant Delta, les pays de l'UE/EEE sont invités à accorder la plus grande priorité à la vaccination des personnes initialement ciblées par les programmes de vaccination contre le Covid-19 qui ne sont pas encore vaccinées ou qui ne le sont pas complètement. Les pays devraient envisager une dose de rappel pour les personnes âgées de 40 ans et plus, en ciblant d'abord les plus vulnérables et les personnes âgées, et pourraient ensuite envisager une dose de rappel pour tous les adultes âgés de 18 ans et plus au moins six mois après la fin de la série primaire.
En plus de ces recommandations de vaccination, l'ECDC recommande de renforcer les mesures de prévention comme la distanciation, le port du masque et le lavage régulier des mains.








