Pneumologie

Réchauffement climatique : un appel d’urgence des revues médicales

200 éditeurs des revues médicales parmi les plus prestigieuses se sont mobilisés pour sensibiliser les autorités aux dangers du réchauffement climatique et demander des mesures de lutte urgentes et réalisables. D’après un entretien avec Agnès HAMZAOUI.


  • 07 Oct 2021
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    Un éditorial, paru dans 200 revues médicales simultanément, en septembre 2021, a lancé un appel aux gouvernements des différents pays pour les sensibiliser aux risques du réchauffement climatique et les pousser à agir concrètement et ensemble pour lutter contre ce fléau qui représente un danger largement sous-estimé pour la santé. Cette fédération de revues médicales de haut niveau a pour objectif d’impliquer les professionnels de santé qui ont en première ligne pour gérer les difficultés sanitaires liées au réchauffement climatique.

    Une implication nécessaire du corps médical

    Le professeur Agnès HAMZAOUI, chef de service de pneumologie de l’hôpital d’Ariana, explique que cet article a été élaboré suite à la réunion des nations Unies qui a évoqué la question du changement climatique et des mesures que les différents pays devaient s’engager à prendre. Un seuil de réchauffement limité à 1,5 degré a été déclaré comme maximal avant que de nombreux pronostics ne soient engagés, dont celui de la biodiversité. Agnès HAMZAOUI souligne que l’implication du corps médical est fondamentale car il est confronté en première ligne aux conséquences majeures de ce changement climatique. Les engagements des autorités sont sur le papier mais ne proposent pas de plan réaliste et ne prennent pas en copte le risque énorme pour la survie de la planète. Au-delà de 1,5 degré de réchauffement climatique, les conséquences semblent réversibles mais elles sont inconnues au-delà…

    Des risques incroyables pour la santé avec un réchauffement de 1,5 degrés 

    Agnès HAMZAOUI rappelle les risques sur la santé, liés au réchauffement climatique. Les épisodes caniculaires provoquent des pathologies cardio- respiratoires et les écarts de température de plus grande amplitude y associent des pathologies liées au froid. La pollution modifie les courants aériens et par ce biais provoque plus de pollinoses, d’allergies, d’asthme et diminue la biodiversité. Les changements d’habitat des animaux sauvages peuvent être à l’origine d’infections nouvelles, telles que le cOVD-19, suspecté d’être d’origine animale. Les inondations sont également responsables de risques infectieux et de pénuries alimentaires, à l’origine de migrations massives de populations. Agnès HAMZAOUI alerte sur le fait que ni les dirigeants ni le corps médical n’a pris la mesure de ces incroyables risques. Elle précise également que la ‘épidémie de COVID-19 a provoqué un relâchement sur les mesures anti-pollution et la réflexion sur le réchauffement climatique est passée en arrière-plan, alors que le risque de dépasser 1,5 degré de réchauffement est de plus en plus important et cela deviendra incontrôlable.

    En conclusion, il est urgent de reprendre la réflexion et surtout d’agir sur le réchauffement climatique car les risques de celui-ci sont largement sous-évalués tant par les dirigeants que par les professions de santé.

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    JDF