Nutrition
Covid-19 : un taux faible de vitamine D associé à un moins bon pronostic
Chez les patients hospitalisés pour une forme grave de Covid-19, un déficit en vitamine D est associé à un moins bon pronostic, mais il n'y a pas forcément de lien de cause à effet.
- Bogdan Kurylo/iStock
Bonne pour le système immunitaire et cardiovasculaire, favorisant l’absorption intestinale du calcium et sa fixation au niveau des os, la vitamine D pourrait aussi être utile dans les formes graves de Covid-19. C’est ce que met en lumière une nouvelle étude du Montefiore Health System et de l'Albert Einstein College of Medicine à New-York (États-Unis), présenté à l’ENDO 2021, la réunion annuelle de l’Endocrine Society.
Selon ses auteurs, les patients qui ont un faible taux de vitamine D et hospitalisés pour une forme grave de Covid-19 verraient leur risque de mourir ou d’avoir besoin d’une assistance respiratoire diminuer lorsqu’ils reçoivent une supplémentation en vitamine D d’au moins 1 000 UI par semaine.
Supplémentation en vitamine D
En octobre 2020, une étude du Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism montrait que 82% de 200 patients hospitalisés en Espagne pour Covid-19 avaient un déficit de vitamine D. Ces nouveaux travaux ont pour objectif de déterminer si le fait de recevoir une supplémentation en vitamine D avant d'être admis à l'hôpital entraînait une maladie moins grave de la Covid-19 chez les patients carencés en vitamine D.
Pour le savoir, les chercheurs ont suivi 124 patients adultes présentant un faible taux de vitamine D, mesuré jusqu'à 90 jours avant leur admission pour Covid-19. Ils ont comparé les sujets ayant reçu un supplément d’au moins 1 000 UI d vitamine D par semaine avec ceux n’en ayant pas reçu, afin de s’avoir si cela avait une incidence sur la mise sous assistance respiratoire ou leur risque de mortalité.
Moins de risque d’une assistance respiratoire
En analysant les résultats, les chercheurs ont alors constaté que les patients ayant reçu de la vitamine D étaient moins susceptibles d’être mis sous assistance respiratoire ou de mourir après leur admission en service de réanimation. Les résultats ne sont pour autant pas significatifs, reconnaissent les chercheurs, puis que ces risques concernent 37,5% des patients qui n'étaient pas supplémentés contre 33,3% de ceux qui l'étaient.
"Bien que nous n'ayons pas été en mesure de montrer un lien définitif avec les formes sévères de Covid-19, il est clair que les patients ayant une faible teneur en vitamine D devraient recevoir une supplémentation non seulement pour leur santé osseuse, mais aussi pour une meilleure protection contre les formes graves de Covid-19, estime Corinne Levitus, co-auteur des travaux. Nous espérons que cette étude encouragera les cliniciens à discuter de l'ajout de cette supplémentation avec leurs patients qui ont un faible taux sérique en vitamine D, car cela pourrait réduire leur risque de développer une forme sévère de la maladie."
Un optimisme à tempérer ?
Si les conclusions cette étude, comme celles de précédents travaux, soulignent l'intérêt de la vitamine D contre les infections respiratoires, elles ne font pas l’unanimité.
En février dernier, des travaux de l'École de Médecine de l'université de Sao Paulo et l'hôpital de campagne d'Ibirapuera (Brésil), et publiés dans JAMA, affirmaient au contraire que l'utilisation de la vitamine D pour traiter les patients hospitalisés pour une Covid modéré à sévère n'apporte pas une efficacité supérieure comparée à un placebo.








