Diabétologie

Diabète de type 2 : quel est le risque lié au syndrome des ovaires polykystiques ?

Le syndrome des ovaires polykystiques a été associé à des complications cardio-métaboliques mais y a-t-il un lien de causalité ? Une étude étudie ce lien grace à l’identification de variants génétiques.

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  • 18 Février 2021
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    Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est associé à des complications cardio-métaboliques. En revanche, une relation de causalité est toujours incertaine. Une équipe de chercheurs du centre Cedars-SinaÏ à Los Angeles a étudié ce lien par une analyse génétique de deux cohortes (plus de 14.000 individus atteints de SOPK européens et asiatiques).

    Cette analyse retrouve une absence de causalité entre le SOPK d’une part, et le diabète ou les maladies cardio-vasculaires d’autre part. En conclusion, les prévention et recherche de complications cardio-métaboliques associées au SOPK devraient être réalisées chez les patientes présentant d’autres facteurs de risque, tel que l’obésité, plutôt que chez toutes les patientes atteintes de SOPK.

    Pas d’association causale entre SOPK et complications cardio-vasculaires

    A partir d’études antérieures, les auteurs ont pu identifier 14 variants génétiques associés au SOPK dans les populations européennes, et 13 dans les populations asiatiques. Surtout, les auteurs ont pu analyser les données génétiques de plus de 145.000 individus diabétiques de type 2 et plus de 1.180.000 contrôles (moitié Asiatiques, moitié Européens), et de 122.000 Européens atteints de maladie cardio-vasculaire associés à 424.000 individus contrôles.

    A partir de ces gigantesques bases de données génétiques, et en multipliant les approches statistiques, les auteurs ne retrouvent aucune association entre les variants génétiques associés au SOPK d’une part, et le diabète de type 2, les maladies coronariennes ou les AVC d’autre part.

    La randomisation mendélienne

    Un objectif des études épidémiologiques est d’identifier des causes modifiables de maladie, entre autre pour les maladies cardio-vasculaires et métaboliques. Cependant, ces études sont souvent biaisées par des facteurs confondants, mal ou difficilement quantifiables.

    Ici, les auteurs ont réalisé une randomisation mendélienne : dans ce type d’étude, le facteur de risque (ici le SOPK) est représenté par un variant génétique associé à ce facteur, présent donc chez des individus depuis leur naissance, indépendamment de tout autre facteurs ou maladies, qui seront alors répartis de manière homogène entre le groupe d’individus portant ce variant génétique, et le groupe d’individus ne portant pas ce variant génétique.

    Cibler la prévention des complications cardio-métaboliques

    Le SOPK n’étant pas en soi une cause de diabète de type 2 ou de maladie cardio-vasculaire, l’association classique retrouvée entre ces complications cardio-métaboliques et le SOPK doit passer par un facteur confondant, telle qu’une insulino-résistance ou une obésité.

    Ainsi, les efforts de prévention du diabète ou de la maladie athéromateuse, ainsi que leurs dépistages, devraient surtout être menés chez des patientes présentant un SOPK mais également d’autres facteurs de risque de ces maladies : obésité, antécédents familiaux, tabagisme, augmentation des hormones androgènes, etc. A l’inverse, les patientes présentant un SOPK sans autre facteurs de risque peuvent être rassurées concernant leur risque futur, qui rejoindrait celui de la population générale.

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