Onco-dermatologie
Mélanome : adapter l'immunothérapie au sous-type moléculaire
Le type de tumeur primaire et le sous-type moléculaire, facteurs prédictifs de la survie chez des patients ayant un mélanome avancé ou métastatique traités par immunothérapie, pourraient permettre de mieux identifier les patients bénéficiant le plus d’une combinaison d’inhibiteurs des checkpoints immunitaires.
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Les mélanomes sont des tumeurs hétérogènes, ce qui fait poser la question de l’impact du type initial de la tumeur et de ses caractéristiques moléculaires sur le pronostic des patients ayant une tumeur avancée ou métastatique traités par anti-PD1 et anti-CTLA4.
Une étude rétrospective monocentrique, publiée dans le Journal for Immunotherapy of Cancer, s’est penchée sur cette question. L’analyse porte sur 230 patients, dont 74% avaient un mélanome cutané, 11% un mélanome muqueux, 8% un mélanome d’origine non spécifiée et 7% un mélanome acral.
Mutations BRAF et NRAS
Des mutations BRAF et NRAS ont été identifiées chez respectivement 35% et 28 % des patients. En analyse multivariée, plusieurs paramètres sont associés à une moindre survie sans progression et survie globale : tumeur primaire acrale ou muqueuse, plus de 3 sites métastatiques et taux de LDH augmenté.
A l’inverse, l’association d’inhibiteurs des checkpoints immunitaires (ICI) est associée à une meilleure survie sans progression (HR 0,57, IC 95% 0,38-0,86, p=0,007) et globale (HR 0,42, IC 95% 0,28-0,65, p<0,001).
En fonction du type de tumeur primaire
L'association d’ICI est significativement associée à une survie prolongée dans les tumeurs primaires d’origine inconnue et dans les mélanomes muqueux. Les auteurs rapportent une tendance, non significative, à une survie globale prolongée avec les associations anti-PD1/anti-CTLA4 dans les mélanomes cutanés, mais pas dans les tumeurs acrales.
En analyse multivariée, les combinaisons d’ICI sont associées à une survie globale prolongée en cas de mélanomes avec mutations NRAS (69 patients, HR 0,24, IC 95% 0,10-0,62, p=0,003) et BRAF V600E/K (86 patients HR 0.47, 95% CI 0.24 to 0.90, p=0.024) mais pas dans les tumeurs de type BRAF/NRAS sauvage (94 patients).
Au total, les auteurs estiment que la valeur pronostique prédictive du type de tumeur primaire et du sous-type moléculaire sur le pronostic des patients traités par ICI devrait être explorée dans des essais prospectifs, afin de mieux identifier ceux devant bénéficier d’une combinaison thérapeutique.








