Pneumologie

CBNPC : un début de réponse sur la durée de l’immunothérapie

La durée de l'immunothérapie de seconde ligne, après chimiothérapie, chez les sujets atteints de CBNPC à un stade avancé, n’est pas clairement définie. Une analyse exploratoire apporte quelques éléments de réponse. D’après un entretien avec Didier DEBIEUVRE.

  • 03 Déc 2020
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    Une étude exploratoire, dont les résultats sont parus en octobre 2020, dans le Journal of Clinical Oncology, a apporté des éléments de réponse sur la durée nécessaire du traitement par immunothérapie en seconde ligne chez les sujets ayant un cancer bronchique non à petites cellules, à un stade avancé, initialement traités par chimiothrapie et non accessibles au traitement local. Au total, 252 patients ont été randomisés et séparés en deux bras. Le premier groupe, de 127 patients, a reçu une immunothérapie par Nivolumab, en continu pendant plus d’un an, avec un arrêt provoqué par la tocxicité ou l’intolérance au traitement, et le second groupe a reçu la dose habitulelle de 3 mg/kg de Nivolumab, tous les 15 jours pendant un an.

    Une puissance de l’étude insuffisante

    Le docteur Didier DEBIEUVRE, pneumologue au Centre Hospitalier de Mulhouse, expliquue qu’il s’agit d’une étude de phase 3 dont le design inital était d’évaluer la tolérance et la sécurité de l’immunothérapie par Nivolumab,  en vraie vie, et devenue une analyse exploratoire sur l’efficacité du traitement. Il souligne que, même si la différence de survie sans progression entre les 2 bras apparait significative, en faveur du traitement continu, l’étude manque de puissance pour déterminer précisément quelle est la durée optimale de l’immunothérapie dans le CBNPC à un stade avancé. Didier DEBIEUVRE précise également qu’il est peu probable que d’autres études randomisées soient prochainement mises en route pour préciser cette question.

    Mais un début de réponse significative

    Malgré les limites de l’étude, Didier DEBIEUVRE souligne que la survie sans progression a été siginificativement améliorée chez les patients traités en continu. Les patients ayant bénéficié d’un traitement d’un an ont toutefois pu poursuivre l’immunothérpaie en cas d’amélioration clnique ou de reprendre l’immunothérapie après arrêt de celle-ci, en cas de progression. Didier DEBIEUVRE rappelle également, qu’en matière de toxicité, la différence n’est pas significative. Une toxicité plus importante a été opservée dans le bras avec un traitement cntinu mais sans nouveau signal constaté ni d’évènements de grades de toxicité 3 ou 4. Selon lui, le bénéfice observé suggère d’aller au-delà d’un an de traitement mais la question d’une durée précise, supérieure à 2 ans par exemple, reste encore posée.

    En conclusion, cette étude suggère que l’immunothérapie en continu au-delà d’un an, apporte plus de bénéfice en matière de survie chez les patients atteints de CBNPC sévère, traités par chimiothérapie en première ligne, mais sans pour autant définir de protocole de durée précis.

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    JDF