Pneumologie

Nodules pulmonaires : rapport coût/efficacité et durée de suivi

Le rapport coût efficacité du suivi de nodules pulmonaires semi-solides chez des patients à haut risque de cancer est acceptable à condition de ne pas faire de suivi ad vitam eternam. D’après un entretien avec Alain VERGNENEGRE.

  • 05 Nov 2020
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    Une étude, dont les résultats sont parus en septembre 2020 dans le Journal of Thoracic Oncology, a cherché à montrer si le rapport coût/ efficacité dans le suivi des nodules pulmonaires semi-solides était acceptable en testant plusieurs stratégies de suivi et en mettant une barre au coût par patient de 100 000 dollars. Différentes durée de suivis ont été évaluées, pour obtenir le meilleur rapport coût efficacité.

    Plusieurs modèles de scenarii

    Le professeur Alain VERGNENEGRE, responsable de l’Unité d’Oncologie Thoracique du Centre Hospitalier Universitaire de Limoges, explique que la particularité de cette étude est de s’intéresser aux opacités en verre dépoli ayant une partie solide, alors qu’habituellement le dépistage et le suivi sont réalisés sur des nodules. Il précise que cette étude a testé les recommandations de la Société Américaine de Radiologie et a proposé trois scenarii de suivi à évaluer : le premier ne proposait aucun examen de suivi, le deuxième proposait un suivi à vie et le trosième un suivi à 2 ans pour les opacités en verre depoli et à 5 ans pour les nodules solides.

    Savoir interrompre un suivi

    Alain VERGNENEGRE indique que les résultats ont montré qu’une seule des trois stratégies était coût-efficace, en mettant une barre à 100 000 dollars maximum. Il s’agit de la stratégie de surveillance interompue à 2 et 5 ans. Les autres modèles avient un coût beaucoup trop élevé. Alain VERGNENEGRE explique donc qu’il faut suivre les opacités un certain temps et savoir s’arrêter s’il n’y pas de modification. Il souligne que cet article est bien mené méthodologiquement et qu’il confirme, sur un plan médico-économique, les impressions que l’on avait sur le plan clinique, même si ces dernières doivent toujours primer.

    En conclusion, même si le dépistage du cancer bronchique est encore discuté sur leplan économique, cette étude apporte un niveau de preuve correct sur l’intérêt d’un suivi non définitif des nodules pulmonaires semi-solides.

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    JDF