Pneumologie

COVID-19, asthme, BPCO et corticoïdes inhalés

Une étude de cohorte observationnelle suggére que la mortalité par infection par COVID 19 chez les patients atteints de BPCO ou d'asthme et recevant des corticoïdes inhalés est plus liée à la sévérité de la maladie sous-jacente qu'à la prise de corticoïdes inhalés. D’après un entretien avec Agnès HAMZAOUI.

  • 22 Oct 2020
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    Une large étude épidémiologique, dont les résultats sont parus en septembre 2020 dans le Lancet Respiratory Medicine,  a cherché à savoir s’il existait un lien entre la sévérité des infections par COVID-19 et la prise de corticoïdes inhalés au long cours chez les sujets asthmatiques ou atteints de BPCO. L’association entre la corticothéprapie inhalée et les atteitntes respiratoires a été évaluée en comparant les prescriptions de corticoïdes et la sévérité de l’infection par COVID-19. Au total, 148 557 patients atteints de BPCO et 818490 asthmatiques ayant reçu des corticoïdes inhalés pendant les 4 mois précédant l’évaluation ont été identifiés.

    Pas d’impact des corticoïdes sur la sévérité de l’infection par le COVID-19

    Le professeur Agnès HAMZAOUI, pneumologue à l’hôpital d’Ariana en Tunisie, rappelle que plusieurs études ont montré que les asthmatiques avaient une fréquence moindre de formes sévères d’infection par le COVID-19, alors qu’ils devraient être plus fragiles. La question posée était donc de savoir si la corticothérapie inhalée jouait un rôle dans ce phénomène. Agnès HAMZAOUI relève que dans cette étude, les résultats ne montrent pas d’association entre la corticothérpaie et la sévérité de l’atteinte respiratoire par le COVID-19 chez les asthmatiques et que, chez les sujets atteints de BPCO, seules les fortes doses de coricothérapies semblaient avoir un impact sur la sévérité de l’infection par COVID-19.

    Les corticoïdes sont un marqueur de la sévérité de la maladie

    Agnès HAMZOUI explique que ce résultat n’est pas directement lié à la corticothérapie . En effet, la corticothérpaie à forte dose constitue simplement un marqueur de la sévérité de la BPCO mais pas une cause de sévérité de l’infection par le COVID-19. Agnès HAMZAOUI rappelle cependant que cette étude est intéressante mais qu’il s’agit s’une étude épidémiologique et non de causalité, qui apporte une description et non une explication. La tendance serait donc de ne prescrire des coritcoïdes que si nécessaire chez les sujets BPCO.

    En conclusion, en période d’épidémie par le COVID-19 , il n’y a pas de raison de modifier la corticothérapie des asthmatiques et l’utilisation de  la dose la plus faible possible est recommandée chez les patients BPCO…

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    JDF