Pneumologie

BPCO : la dysanapsie serait-elle un facteur de risque ?

La dysnapasie, inadéquation entre les voies aériennes et la taille des poumons constituerait un sur-risque de développer une BPCO, ce qui pourrait expliquer pourquoi les fumeurs ne sont pas tous atteints par la maladie et que des non-fumeurs le sont. D’après un entretien avec Pierre-Régis BURGEL.

  • 27 Aoû 2020
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    Une étude, dont les résultats sont parus en juin 2020, dans le JAMA, a cherché à évaluer l’impact de la dysanapsie dans le développement de la BPCO. La taille des poumons et des voies aériennes a été mesurée grâce à des tomodensitométries. Les autres facteurs de risque tels que le tabagisme actif et passif, l’exposition à la pollution et les expositions professionnelles ont été analysés. La dysanapsie apparait être un facteur de risque plus important que le tabagisme de développer une BPCO.

    Une prédisposition de construction architecturale

    Le professeur Pierre-Régis BURGEL, pneumologue à l’hôpital Cochin, explique que la dysanapsie identifie les personne qui, en fin de croissance pulmonaire, sont à un niveau de fonction pulmonaire proche de l’obstruction bronchique. Cette prédisposition de construction architecturale est indépendante des autres facteurs de risque de développement d’une BPCO, notamment du tabagisme. Il précise que ce phénomène parait logique puisque des bronches trop petites s’obstrueront naturellement plus facilement. Le risque de développer une BPCO chez les sujets ayant des petites bronches par rapport à la taille de leurs poumons est multiplié par 8. Les sujets ayant des grosses bronches doivent avoir un déclin accru pour développer une BPCO.

    Un large bénéfice pour la compréhension des trajectoires de BPCO

    Pierre-Régis BURGEL souligne cependant que le lien de la dysanapsie avec le déclin du VEMS n’a pas été prouvé. Il explique que la dysanapsie serait finalement une caractérisation du fait qu’il existe des trajectoires différentes pour arriver au stade de BPCO. Il précise que ce travail est particulièrement conséquent et que ses modalités d’étude sont uniques mais que l’intérêt clinique reste modeste malgré un large bénéfice de compréhension des inégalités de développement de BPCO chez les fumeurs.

    En conclusion, une faible taille de voies aériennes est une prédisposition architecturale qui augmente le risque de développer une BPCO, tant chez les fumeurs que chez les non-fumeurs, même si l’intérêt clinique de cette observation reste modéré…

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    JDF